Qui est le "Jean-Luc de Guyane" cité par Emmanuel Macron dans son allocution de fin d'année ? Il s'agit de Jean Luc Samos, chauffeur et éboueur. Ils sont des dizaines d'éboueurs à continuer - malgré l'épidémie du Covid-19 - leurs missions. Eux aussi, ils sont en guerre.
"Restez chez vous " en mars dernier le Président de la République Emmanuel Macron annonçait cette mesure forte pour tenter d'enrayer le Coranavirus. Cette recommandation ne concerne pas tout le monde, c'est le cas des éboueurs qui n'ont jamais évoqué publiquement le manque de matériels comme le font avec raison certains corps de métiers. Eux, ils se contentent de faire leur travail tout en sachant que cela aurait été problématique si la population n'était pas confinée.
Trois d'entre eux, ont accepté de témoigner lors d'une tournée dans l'un des quartiers de Soula à Macouria.
Paroles d'éboueurs, héros
du quotidien
Les rues sont désertes, quelques éclats de voix se font entendre des habitations. Ils ont commencé très tôt le matin à ramasser les ordures ménagères. Des bacs qui ont doublé de volume voire triplé depuis le début du confinement. Les éboueurs travaillent dans le bonne humeur, ils prennent quelques minutes pour évoquer cette épidémie mondiale et ses conséquences.
"Pour moi, estime Jean-Luc Samos chauffeur-éboueur, "les scientifiques trouveront tôt ou tard un médicament pour arrêter ce virus. C'est sûr ce que nous vivons actuellement est particulièrement grave mais nous n'y pouvons rien, c'est comme ça ".
Il poursuit, parlant du confinement "nous sommes obligés de travailler car il n'est pas certain que nous aurons l'intégralité de notre paie à la fin du mois sans travailler et puis il y a une question d'hygiène et d'insalubrité. Nous ne pouvons pas laisser entasser les ordures sur la voie publique d'autant que la plupart des résidents sont chez eux toute la journée".
Les masques et les gants habituels
Son collègue Anthony Lespérance approuve tous ses propos et rajoute que "l'équipe travaille avec le matériel habituel, le masque et les gants. Nous n'avons pas de gel, nous nous lavons nos mains avec du savon, c'est aussi bien" poursuit- il," nous aurions pu rester chez nous comme la plupart des habitants mais personnellement je dois travailler. "
Pas de contact avec la population
Et le troisième éboueur, Maxime Vingadassalam, dit tout fiérement " vous pouvez prendre ma photo, je n'ai aucun complexe à faire savoir que je bosse dans le domaine des ordures ménagéres".
En ce qui concerne le Coranavirus il estime que "c'est une situation difficile avec ces milliers de morts et que bientôt cela appartiendra au passé".
"Nous n'avons pas de contact avec la population, et je vais vous dire quelque chose, si vous devez attraper cette maladie vous l'attraperez malgré toutes les précautions que vous prendrez".
Maxime avoue aussi qu'il n'a pas le choix, et rajoute ironiquement :"vous pensez que je peux faire du télétravail avec ce métier ?"
En tout cas, ces éboueurs bien sympathiques ne chôment pas, avec une prise de service à 2h30 et une fin aux alentours de 10h, le matin. Leur rôle est essentiel dans le quotidien des habitants des agglomérations.