Des milliers de personnes se sont installées en toute illégalité dans le quartier informel de Sablance à Macouria, un secteur classé en zone rouge. Des constructions qui vont jusqu'en bord de mer, sans titre de propriété.
Le quartier de Sablance, est désormais tristement connu pour sa célèbre zone informelle. Elle a un aspect presque pittoresque. A Sablance, il y a des petites cabanes en bois, mais aussi des bâtisses qui s’apparentent à des villas cossues. Ce quartier informel détient un trésor : sa plage… Mais en y regardant vraiment, les évacuations sauvages donnent directement sur le rivage, ici une crique à la couleur noirâtre, est-ce dû aux trombes d’eau, mais ce jour-là, une odeur nauséabonde pollue l’air.
Des centaines d'habitations sans titre
Des centaines de personnes vivent dans cette zone submersible. Comme Claudio, ce ressortissant brésilien habite depuis une dizaine d’année cette petite case modeste faite de quelques planches de bois et de tôles, située à une cinquantaine de mètre du rivage… il a vu le secteur se transformer.
Les maisons se sont construites peu à peu. J'ai vu le quartier s'étendre.
OIN (opération d'interêt national)
La mairie de Macouria indique avoir effectué des réunions et annoncé qu’il faudrait à terme détruire les habitations construites en zone rouge sur près de 300 mètres en partant de la plage. Il n’y a aucun terrain communal sur Sablance se décharge la municipalité. Elle rappelle cependant, le projet d’opération d’intérêt national portée par l’aménageur public. Pour l’heure le projet prend vie avec un large secteur du quartier Soula à vocation économique. Côté Sablance on en est aux études.
Il y a des zones inondables ou à risques qui ne pourront pas être aménagées. Les habitations devront disparaître.
Inquiétude des habitants
Pour le président de cette association qui accompagne les résidents, expulser les habitants pour faire place à un projet de construction de bâtiments publics sans concertation est inimaginable. L’inquiétude d’André Dunoi porte aussi sur le devenir de la zone rouge, il ne faudrait pas léser les personnes expulsées à l’aide d’un double langage.
Je ne veux pas croire que l'Etat va expulser des gens et installer des projets sans avertir avant et sans relogement
L'histoire de Sablance est loin d'être unique. Des milliers de personnes ont été expulsées de quartiers informels, souvent avec des préavis très longs et sans solution de relogement.
Le reportage de Océlia Cartesse et Pierre Tréfoux :