C'est rare et cela se fête. Ce mercredi 14 décembre, à 18h00, la ville de Rémire-Montjoly a honoré une résidente centenaire : Marcelia Medus Roger. Cette femme, née entre le 10 et le 18 décembre 1922 à Kourou, a passé le cap du siècle d'existence. A cette occasion, Claude Plenet, maire de la commune où elle vit depuis des années, a organisé une cérémonie en présence de sa famille.
La fête s'est déroulée dans l'auditorium de la mairie et la salle était remplie. Parmi les participants : des élus municipaux et les proches. Marcelia Medus a eu quatre enfants, mais elle a aujourd'hui 11 petits-enfants et 14 arrière petits-enfants, la plus petite est âgée de deux ans.
Tout au long de la soirée, la centenaire a entendu de nombreux témoignages. Elle a également eu droits à des cadeaux, à un bouquet de fleur et à un discours du maire. Ce dernier a d'ailleurs tenu à illuminer le jardin de la mairie, décoré pour les fêtes de Noël, en l'honneur de Mme Medus Roger.
Des débuts de vie difficiles
"Elle a été orpheline dès l'âge de neuf ans", raconte son plus jeune fils, Denis Duvigneau. Il poursuit : "Elle a été élevée par un de ses frères, puis ballottée de droite à gauche chez des cousins et cousines. Elle n'a pas pu aller jusqu'au certificat d'étude, parce qu'elle était prise par des corvées qui lui étaient imposées." Marcelia Medus Roger s'éloigne alors très vite du système scolaire, mais se bat pour vivre.
Elle a fait des jobs à droite à gauche. Entre des prestations de ménage... elle a également travaillé sur la construction de l'aéroport Félix Eboué, anciennement appelé Rochambeau, qui était construit par les américains. Elle a également travaillé au sein de la société PIDEG (Pêcheries Internationales De Guyane Française), une société de crevettes située au Larivot, qui a disparu. Elle a pris sa retraite à 70 ans.
Denis DUVIGNEAU, fils de Marcelia Medus Roger
Elle-même orpheline, cette Kouroucienne de naissance travaille également au sein du foyer Don Bosco, à Rémire-Montjoly. D'ailleurs, elle invitait les enfant qui n'avaient aucune famille à sa table pour passer les fêtes de fin d'année. Ils s'en souviennent encore, puisque l'un d'entre eux était présent ce mercredi soir, à la cérémonie, et a tenu à l'en remercier.
Une mémoire intacte
Au niveau santé, Marcelia Medus Roger se porte plutôt bien. Quand elle sort, elle se déplace en fauteuil roulant pour éviter la fatigue mais à la maison, sa canne lui suffit. "Quant à sa mémoire, elle est excellente, puisqu'elle nous rappelle parfois des bêtises faites quand on avait quatre, cinq ans", rit son fils. Si vous souhaitez connaître le secret de sa longévité, le voilà dévoilé par Denis Duvigneau.
Souvent, elle nous dit qu'à l'époque, tout ce qu'elle mangeait étaient des produits de la terre ou de la ferme. Elle n'a pas connu les produits actuels, comme le surgelé et tout ça. Si c'était de la viande, c'était de la viande fraîche. Jusqu'à il n'y a pas longtemps, elle avait sa basse-cours à la maison. Son secret, c'est son alimentation.
Denis DUVIGNEAU, fils de Marcelia Medus Roger
Mais ce n'est pas tout ! Pour garder la forme, Mme Medus Roger avait aussi sa bicyclette, son seul moyen de locomotion. "C'était du Montjoly-Rochambeau ou encore Montjoly-PIDEG, donc au Larivot", se souvient le benjamin de la fratrie. Malgré sa forme, Marcelia Medus Roger se dit prête pour son dernier grand voyage, pensant parfois que "Dieu l'a oubliée". Depuis quelques années, la robe qu'elle a fait confectionner pour ce fameux jour est prête.