Vestiges amérindiens de Rémire-Montjoly : ils sont entreposés aux Archives territoriales

Les vestiges amérindiens retrouvés sur un chantier de construction sont réapparus. Ils ont été transportés aux archives pour y être analysés. Une opération menée par les services archéologie de la direction générale de la cohésion et des populations.

L’information avait suscité l’émoi. Un cimetière amérindien découvert sur un chantier de la route de Rémire, dont les artefacts avaient disparu.

Pas de squelettes

Aujourd’hui, on en sait un peu plus. Les vestiges retrouvés, essentiellement des céramiques et des lithiques (relatifs à la pierre) ont été transportés et acheminés aux Archives territoriales. Seule certitude, ils ont été découverts par les archéologues à Grand Beauregard à Rémire sur un site amérindien détecté sur un chantier de construction. Un site amérindien implanté bien avant l’arrivée des européens. Ont également été retrouvés des trous de poteaux sur lesquels étaient sans doute posées les structures d’habitation.

Ces fouilles archéologiques préventives ont été mises en place entre mars et juin car la zone est située dans un secteur sensible. De nombreuses pièces ont été trouvées sur ce chantier. Mais rien ne permet d’affirmer selon Régis Issenmann conservateur régional de l’archéologie à la DGCP qu’il accueillait un cimetière amérindien : « Il n’y a pas de squelettes sur le site. On n’en a pas retrouvé. Il s’agit essentiellement de vestiges céramiques, lithiques. Les vestiges n’ont pas disparu. Les vestiges retrouvés ont été transmis aux archives. Aucun ossement n’a été découvert. Rien ne prouve qu’il s’agit d’un cimetière. La responsable scientifique doit remettre son rapport en 2023 ».

L'archéologie préventive

A l’époque précolombienne, tout le territoire du département était occupé, notamment la forêt. Mais aujourd’hui, la plupart des fouilles sont menées sur le littoral. Les populations amérindiennes, installées sur des dunes sableuses qui constituent de légers reliefs, y exploitaient les ressources maritimes. Les fouilles ont débuté en mars, avril dernier à la demande de l'Etat.

L'archéologie préventive, en effet, doit détecter et analyser des vestiges susceptibles d’être détruits par des travaux liés à l’aménagement du territoire. Les archéologues de l’Inrap interviennent sur décision de l’État, pour sauvegarder le patrimoine archéologique. Régis Issenmann confirme le cadre de cette intervention « C’est de l’archéologie préventive, la loi veut que l’Etat puisse décider ou non de faire des fouilles préventives surtout sur cette zone dite sensible. Nous sommes régis par le code de patrimoine, une fouille complète a eu lieu de mars à  juin, par un opérateur archéologique. Après ces fouilles et inspection des lieux, l’Etat a donc autorisé la reprise des travaux.»


Les conclusions du rapport d’analyse seront connues en 2023, le délai légal. Les vestiges amérindiens après avoir été analysés, étudiés, datés délivreront enfin leurs secrets. D'ici là, les travaux d'aménagement peuvent reprendre. En attendant, une cérémonie funéraire chamanique est organisée cette semaine afin de purifier les lieux.