À l'arrêt pendant la saison des pluies, le chantier de la centrale électrique proche du village amérindien a repris depuis le 16 août, dans un climat fortement dégradé.
Pendant plus de deux semaines, villageois et forces de l'ordre se sont rendus presque coup pour coup en plein cœur de la forêt, l'un pour défendre les terres, l'autre pour défendre l'activité des employés du chantier.
Ce jeudi, avec la venue du nouveau préfet au village, le chef espère que les discussions reprennent, lui qui reste sur sa volonté de déplacer le projet au moins en partie.
"Je fais une proposition, ce projet juste en face non loin. Moi, je préserve le lieu riche en biodiversité. C'est vraiment important pour nous, cet espace..." Roland Sjabere
Roland Sjabere, chef coutumier du village Prospérité
Réponse du préfet :
"Je crains qu'il ne soit trop tard pour modifier le projet. Je ne pense pas que cela soit possible. Je vais néanmoins, loyalement, poser la question et donner la réponse dans les meilleurs délais."
Antoine Poussier, Préfet de Guyane
Un discours commun sort de l'échange, il faut que les violences cessent.
"C'est vrai que des deux côtés, il y a eu des violences, il ne faut pas se mentir " reconnaît Roland Sjabere.
Du côté du haut fonctionnaire, il n'y a pas d'aveu de mauvaise gestion du dossier depuis qu'il a été rendu public, même s'il faut éviter de recréer cette situation.
La situation n'est pas satisfaisante donc oui cela nous engage à améliorer les méthodes de concertation que nous avons sur l'ensemble des projets nécessaires au développement de la Guyane.
Une réponse est attendue de la part du préfet sur la proposition du chef du village.
En attendant, les travaux se poursuivent, pour une livraison prévue en 2026, au lieu de 2024.