Depuis un an, Christève travaille avec son équipe à la mise place de la cuisine centrale du CHOG. Un challenge que la jeune femme de 38 ans, diététicienne de formation a relevé avec beaucoup de panache.
Le parcours de Christève est singulier. En 2007 fraîchement diplômée de l'école de diététique, elle est victime d'un accident et perd une partie de sa mémoire, elle ne sent plus bien dans son environnement. Elle décide de quitter sa Martinique natale pour se créer d'autres repères. Il y a un poste à Saint-Laurent du Maroni où doit se construire le nouvel hôpital, Christève franchit allègrement l'Atlantique.
La prise de poste s'effectue dans les meilleures conditions, la jeune femme s'intègre rapidement. Venue pour six mois, elle renouvelle ses contrats et n'est finalement jamais repartie. Aujourd'hui, elle a fondé une famille, acheté une maison, sa vie est désormais en Guyane.
La mission cuisine centrale
Après 9 ans de diététique, la direction décide de lui confier la mission cuisine. Christève Jean-Gilles endosse alors la fonction de responsable de restauration :Pour être à la hauteur Christève a aussi du se former, apprendre à diriger, à manager à terme 22 personnes tout en organisant la nouvelle cuisine et en gardant un oeil sur l'ancienne."Cela consistait à accompagner mon équipe cuisine jusqu'à l'ouverture et faire la transition, l'organisation sur le nouvel hôpital. Pour cela on a eu du renfort de Paris... notre référente, responsable de restauration à l'hôpital Henri Mondor nous a amené toute son expérience mais a adapté son savoir à nos problématiques... Notre cuisine centrale est comme les autres dans le fonctionnement mais on a des spécificités locales qu'il faut prendre en compte pour bien tourner... Aujourd'hui les derniers recrutements sont en cours et on a très hâte de déménager."
Christève a été portée par un objectif : celui de ne pas laisser cette cuisine aux mains des industriels qui n'auraient pas respecté les goûts locaux. Un côté culinaire et gustatif des plats très important pour les patients et il faut également servir les résidents de l'Ehpad. Un souhait de fonctionner en interne partagé par la direction. Tout cela a vraiment été une aventure, une affaire de confiance avec sa direction, ses collègues pour se faire accepter, ce qui s'est fait dans le respect mutuel et en équipe.
Un ancrage désormais en Guyane
Christève Jean-Gilles ne pense pas repartir, elle se plait en Guyane, elle espère que ses enfants voudront revenir pour développer la Guyane car, affirme t-elle, il y a énormément de choses à y faire.Aujourd'hui, même si l'hôpital a pris du temps à se réaliser, c'est un bel outil et Christève est particulièrement fière d'avoir participer ne serait ce qu'à hauteur de la cuisine, au développement du soin sur l'ouest.
Avec un grand sourire et de la fierté dans la voix Christève conclue :
Il y a une chose que j'aime dire c'est que l'on a beaucoup de chance ici parce que même quand cela ne va pas, même quand tout est difficile, les gens font... on aura le pire matériel, les pires conditions et si on doit sortir quelque chose, on fera. Cela ne sera pas sans peine mais ce sera fait!