La huitième édition du "jeune Historien guyanais" vient de sortir chez Ibis Rouge. Cette collection présente des supports pédagogiques réunis par des historiens à partir d’une thématique donnée. Cette année, le thème était « Esclave en Guyane 1652-1848 ».
Sorti durant le mois des Mémoires dédié à l’esclavage et son abolition, ce numéro fera sans doute date. L’association des professeurs d'histoire géographie de Guyane depuis 2013, chaque année publie un dossier pédagogique sur un aspect de l’histoire. Cette année le thème est l"’Esclave en Guyane de 1652-1848," les auteurs ont réuni et analysé cette fois encore de nombreuses documentations d’époque.
Des documents inédits
Cet ouvrage comprend trois parties : devenir esclave, travailler pour un maître et vivre en servitude. Chaque partie propose des supports pédagogiques : des extraits de lettres, des missives officielles, des factures, des avis, des photographies, des documents commentés et analysés. Un travail minutieux pédagogique destiné aux scolaires, et au grand public. Des travaux de fond, qui décodent l'existence d’un esclave en décrivant son cadre de vie et son cadre juridique et réglementaire : durant l’esclavage, le code noir et des ordonnances spécifiques rédigées par les autorités locales déterminent le statut des Africains déportés. Dans ce livret, les chercheurs abordent également les questions d’évangélisation.
Déjà 8 numéros
C’est un travail d’historien remarquable. Huit numéros traitant chacun d’un pan de l’histoire de la Guyane. Des recherches de collecte et d’analyse très poussées. C’est le 4e volume de cette collection consacré à l’esclavage. L’élaboration de ce dossier pédagogique est encadrée par l’association des professeurs d’histoire-géographie depuis 2013. Il s’agit d’approfondir les connaissances, de les transmettre et participer ainsi à l’éducation à la citoyenneté. A partir de ces compilations d’archives, les enseignants ou les élèves peuvent à leur tour s’imprégner et disserter sur une thématique donnée . C’est très important pour les jeunes générations. Les jeunes doivent savoir d’où ils viennent, comprendre leurs origines.
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Le Jeune Historien guyanais : une équipe de chercheurs...dont Jacqueline Zonzon
- Comment avez-vous procédé pour ce nouveau numéro ?
Nous travaillons toujours de la même façon. En juillet nous choisissons le thème du futur n° selon le principe qu’une année sur 2 il doit traiter de l’esclavage. En septembre après réflexion nous déterminons en commun nos problématiques, nos axes de recherche et de lecture.. Pendant 3 à 4 mois nous effectuons des recherches essentiellement aux Archives territoriales à partir de nos connaissances, des travaux citant déjà certains documents puis nous dépouillons les séries concernant le sujet. Nous lisons les dernières parutions scientifiques sur le sujet. Nous sélectionnons en commun les documents selon leurs qualités historiques, leurs apports pédagogiques et leurs lisibilités dans une publication. Nous les classons selon un plan, affinons et complétons nos recherches. De février à mai, nous effectuons une proposition de mise en page et rédigeons chacun d’entre nous les textes faisant le point sur la question traitée et les dernières avancées scientifiques, accompagnant ces documents. Nous étudions en commun ces propositions de textes, les amendons, les modifions et aboutissons à un texte commun. En juin le tapuscrit est livré à l’éditeur. Nous nous réunissons très régulièrement lors de l’avancée des travaux.
-Sur huit numéros, quatre ont été consacrés à l’esclavage, comment sélectionnez vous vos thématiques ?
En dehors des questions liées à l’esclavage nous traitions des questions qui doivent couvrir l’ensemble du champ historique de la Guyane.
-Après 8 numéros, vos objectifs de départ ont-ils changé ?
Nos objectifs sont toujours les mêmes :
- inciter au développement de l’enseignement de l’histoire de la Guyane
- mettre à la disposition des enseignants et du grand public les connaissances et les réflexions les plus récentes sur l’histoire de la Guyane
- susciter l’intérêt des jeunes pour l’histoire de leur pays
-permettre aux jeunes scolaires (primaire, collège et lycée) université d’approfondir leurs connaissances sur les aspects fondamentaux de l’histoire de la Guyane.
- favoriser, dans le contexte d’une Guyane où les établissements scolaires accueillent de très nombreux élèves issus de l’Amérique du sud et de l’archipel de la Caraïbe, l’enracinement des élèves, clarifier les connections historiques avec la France et contribuer à l’émergence d’une mémoire commune productrice de lien social indispensable à toute société.