Comment reconstruire son carbet avec des matériaux de la forêt, face à la police de l’ONF ?

Dominique Vershaeve (au centre de la photo) a trouvé le soutien de l'association des chasseurs
C’est la question que se pose, Dominique Verschaeve, un habitant de Roura. Mercredi 27 mars 2019, il a perdu son carbet ravagé par un incendie. Le rouranais vit en forêt depuis une vingtaine d’années, à dix minutes à peine en pirogue, depuis le débarcadère de Roura.
 
Du carbet de Dominique il ne reste plus qu’un mûr de tôles soutenu par trois poteaux. L’incendie a presque tout ravagé. Aujourd’hui Dominique et son épouse se demandent comment reconstruire ? Le rouranais souhaiterait utiliser des feuilles de Toulouri pour la toiture. Mais il est freiner dans son projet car il se demande si une autorisation est nécessaire pour faire des prélèvements de végétaux dans la forêt. Dominique Verschaeve est sur ses gardes, depuis qu’il dit avoir croisé des agents de l’ONF qui lui auraient déclaré, qu’il fallait avoir une autorisation et payer 3,00€ la feuille de Toulouri…

Une situation qui a trouvé plus qu’un écho attentif chez les chasseurs. En effet, depuis plusieurs mois, l’association territoriale des chasseurs dénonce le zèle des agents de l’Office. Les chasseurs reprochent aux gardes forestiers d’appliquer avec une grande sévérité des textes qui ne sont pas appropriés au contexte et usages guyanais.
De son côté le directeur par intérim de l’Office National de la Forêt en Guyane, Julien Penchou, précise qu’il n’est pas interdit de faire des prélèvements de végétaux. Dans les zones de droits d’usage, ils sont libres et laissés à l’appréciation des communautés indiennes ou noirs-marrons. Hors zone de droit d’usage, si il faut une autorisation, c’est pour permettre à l’ONF d’organiser une rotation des zones de prélèvements et donc une gestion pérenne de la ressource. Enfin les feuilles de Toulouri ne sont payantes quand cas d’usage commerciale, pas pour un carbet de particulier, quand il est construit par ce dernier.
Le carbet de Dominique était bâti sur ce terrain
Il ne reste plus rien du carbet
Dominique et sa femme ont tout perdu
©Guyane La 1ère