Il s'appelle Sylvain Renold. Il revient de loin. Ancien sportif de haut niveau, il a été champion cycliste, ancien sapeur pompier, il a connu durant quinze ans, la spirale infernale de la toxicomanie. Aujourd'hui, il a repris sa vie en main et témoigne pour alerter sur les dangers de la drogue.
Gare routière de Cayenne, le point de départ d’une journée de travail pour Sylvain Renold. En effet depuis 2 mois, il transporte ses clients jusqu’à Rémire-Montjoly. Une renaissance professionnelle dans ce quartier de la Crique, qu’il emprunte désormais fièrement. Chaque jour, le passé lui revient. Des souvenirs sombres, qui l'entraînent loin dans ses pensées. La Crique, le village Chinois, il connaît bien, ce n'est pas toujours un havre de paix.
C'est un quartier de Cayenne. C'est comme un arbre avec plusieurs branches. Il y a des bons et des mauvais moments, mais pour moi ces dernières années il y a surtout eu des mauvais moments.
et de ces mauvais moments Sylvain a encore du mal à en parler, même si il les assume.
Cela me rend plus fort d'affronter chaque jour ce qu'il y a de nocif et négatif. J'ai rencontré des choses atroces et un jour il m'est arrivé un malheur, je me suis réveillé et j'ai dit : c'est fini. Et cela a été terminé.
Une main tendue
Car pendant une quinzaine d’années cet ex-caporal chef de la Caserne des sapeurs pompiers de Cayenne a vécu une véritable descente aux enfers, en devenant toximane. Et pour s’en sortir, Sylvain a pu trouver sur son chemin Léonce Mathieu un transporteur chef d’entreprise.
Je lui ai donné sa chance. il est jusqu'à présent un salarié exemplaire.
La solidarité des amis d'enfance
Une main tendue qui s’ajoute à l’initiative de Franck Simbert son ami d’enfance, un ami de quartier pour qui la solidarité n’est pas un vain mot
J'ai toujours été à côté de lui, vigilant. Là il a pris son envol. On a une grande solidarité au niveau du quartier
Trouver l’estime de soi afin de solder définitivement les comptes douloureux d’un passé meurtri. Sylvain Renold l’ancien champion cycliste, sait surtout, que la réinsertion est un escalier aux marches raides... Il peut désormais compter sur des amis d’enfance, des "boug quartier" comme on dit chez nous.
Le reportage de Thierry Merlin et Abel Parnasse :