Le conflit s'enlise au Centre hospitalier de Kourou : les langues se délient...

24ème jour de grève au Centre hospitalier de Kourou. Le mouvement initié par l’UTG est dans l’impasse après l’échec des négociations entamées le 31 décembre. Les deux parties campent sur leurs positions. Le point bloquant est la reprise de l’ancienneté des agents. 
 
24ème jour de grève au Centre hospitalier de Kourou. Le mouvement initié par l’UTG est pour l’instant dans l’impasse, après l’échec des négociations entamées le 31 décembre. Les deux parties campent sur leurs positions. Le principal point bloquant s’avère la reprise de l’ancienneté des agents du CMCK. 


Témoignage d'une ancienne

Elle est infirmière au CMCK depuis trente ans. A la lecture de son nouveau contrat au CHK (ancien CMCK), elle s'effondre. La pilule a du mal à passer. Elle préfère témoigner anonymement : 

"Quand je vois mon contrat, cela veut dire que pendant 15 ans, je n'ai pas existé. C'est beaucoup plus profond pour moi que la partie financière. Ils me reconnaissent onze années, les autres ne sont pas reconnues à leur juste valeur. C'est dur" 


Une rémunération en trompe l'oeil 

La nouvelle direction dit avoir tout fait pour conserver le niveau de rémunération des agents du CMCK, mais les employés ont une autre lecture de la fiche de paie qui leur est proposée aujourd’hui. L'exemple de Julia agent administratif, voilà 25 ans qu’elle assure l’accueil des patients.
Julia Dalphrase gestionnaire du bureau des admissions se livre : 

"J'avais un salaire de base de 1900 euros bruts avant. On me propose 1500 euros bruts avec une indemnité compensatoire qui ne sera pas prise dans le calcul de ma retraite demain". 

 

Une indemnité compensatoire non prise en compte 

Et c’est l’un des nœuds de cette histoire. Les employés du CHK pourraient conserver en l’état leur contrat, voire opter pour un départ vers un autre établissement public... Mais des contraintes liées à la compensation accordée subsistent.
Jean Christian Jean-Michel gestionnaire du bureau des admissions explique : 

"Cette indemnité a pour effet de bloquer l'évolution de carrière puisqu'elle n'est pas prise en compte dans le calcul de la paie. Nous nous retrouvons avec un salaire de base qui ne va pas varier. Cette indemnité sera appelée à disparaître, si nous changeons d'établissement". 


Pour l’heure, les deux parties ne trouvent pas de terrain d’entente sur la question, la direction s’appuyant sur l’existant, là où le syndicat UTG demande une adaptation à une situation inédite.