Ces grandes périodes d’instabilité politique ont eu pour conséquence de faire partir des centaines de milliers de Guyaniens hors des frontières.
La diaspora représente aujourd'hui 800 000 individus, autant que d'habitants dans le pays. Mais avec les récentes découvertes de pétrole au large des côtes, l’économie pourrait connaître un développement sans précédent.
Le pétrole : la nouvelle richesse du pays
La compagnie américaine Exxon Mobil a découvert en 2015, d'énormes gisements au large des côtes de la Guyana, de l’ordre de 1 à 2 milliards de barils. Et ces annonces suscitent beaucoup d’espoirs :
Richard Rambaran , directeur de la chambre de commerce et d’industrie de Georgetown explique :« C’est très significatif pour un pays comme la Guyana parce que nous n’avons pas une grande population. On est seulement autour de 700, 750 000 habitants donc, sur la base de cette découverte on sera parmi les plus grands producteurs de pétrole et de gaz dans le monde »
Les perspectives de croissance de l’économie Guyanienne selon le FMI et le gouvernement Guyanien sont de 25 à 35 % entre 2020 et 2022.
Les peuples indigènes en Guyana
Neuf tribus amérindiennes vivent dans le pays et représentent prés de 75 000 indigènes. Les communautés amérindiennes sont propriétaires de leurs terres et de la façon dont ils veulent les gérer.Dans les réserves, des tours opérateurs peuvent y exercer des activités éco-touristiques mais seulement avec l’accord des communautés amérindiennes et doivent reverser une partie de leurs bénéfices à la tribu Mike Patterson, habitant du village Santa Aratack précise :
« C’est un environnement commun, les gens vivent ensemble, la terre est une propriété commune Il n’a y pas de propriété individuelle dans la réserve mais les gens ont un bout de terrain où ils peuvent construire leur maison, faire leur abbatis. Au fil du temps, les choses ont évolué, la communauté fait de l’accueil de touristes, les opérateurs privés sont aussi intéressés, ils apprécient le lieu. Pour eux, il faut qu’il y ait un accord avec les villageois »
Le tourisme avec la vente d’artisanat et les royalties des écolodges permettent aux Arawak d’être indépendants économiquement et de pouvoir accompagner financièrement leurs enfants dans leurs études au moment de leur départ du village.
L’économie verte
La République Coopérative de la Guyana, le seul pays anglophone d’Amérique latine veut séduire les touristes avides de nature. Le président David Granger élu en 2015 veut changer l’image du pays et s’est engagé dans une politique d’écotourisme.Illustration dans une région très prisée par les touristes : L’Essequibo, le plus long fleuve de la Guyana situé à un peu moins d’une heure de la capitale Georgetown. Il s’étend sur plus de 1000 km et est jalonné de milliers de petites îles. Un immense territoire de jungle tropicale. La région est riche en minerais mais aussi très prisée par les touristes. Vincent Latcham fait partie des tour opérateurs travaillant sur l’Essequibo confirme :
Actuellement en Guyana, le tourisme représente 20 % de l’économie du pays et voit ses chiffres augmenter un peu plus chaque année.« On a une population diverse sur notre activité. On a beaucoup de Guyaniens, beaucoup de clients qui viennent des Etats-Unis, de l’Europe, c’est mélangé. On a des gens du monde entier, on essaye aussi de développer un marché local »
Un magazine de Jocelyne Helgoualch et Karl Constable sera diffusé le mercredi 28 novembre à 20H05 sur Guyane la 1ère.