"Nous sommes satisfaits. Notre action a permis de casser l’arrêté du 13 juin. Aujourd’hui d’autres motifs que sanitaires peuvent être invoqués pour aller aux Antilles. Pendant la procédure les deux préfets ont retiré cet arrêté et pris celui du 19 beaucoup plus souple. Il permet de subir les tests à l’arrivée. Ce qui permet de soulager les laboratoires en Guyane. C’est une amélioration certaine."
L'ARS priorise les tests
Effectuer un test 72h avant de voyager en Guyane, est un parcours de combattant. La plupart des laboratoires ne teste que les malades ou les personnes ayant des symptômes. L'acheminement compliqué des réactifs en provenance de l'hexagone n'arrange rien. L'Agence régionale de santé, a tranché, elle enjoint les voyageurs, à adresser une demande de dérogation aux Antilles."A ce titre, afin de permettre de maintenir une capacité de tests suffisante en adéquation avec les besoins en Guyane, les personnes qui ont un motif impérieux de se rendre aux Antilles sont invitées à adresser une demande de dérogation afin d'effectuer un test à l'arrivée aux Antilles et non au départ de Guyane."
La CCIG déterminée
La CCIG, pugnace, poursuit son action en justice. L’assemblée consulaire demande l’annulation de cet arrêté ou qu'il soit mieux cadré. Selon les avocats de l’assemblée consulaire, au président du tribunal administratif de Fort-de-France l’arrêté est discriminatoire et illégal. La CCIG a perdu près de 680.000 euros depuis le 17 mars, et le manque à gagner généré par l’absence de vols commerciaux entre la Guyane et les Antilles, se creuse inexorablement.Le président du tribunal administratif de Fort de France, lundi, a donc de nouveau rejeté l’appel. Un rejet qui n’entame pas la détermination de la Chambre consulaire guyanaise. Elle compte poursuivre avec une nouvelle procédure.
Olivier Taoumi, directeur général CCIG - directeur de l'aéroport Félix Eboué :
"Le manque à gagner est énorme. C‘est extrêmement préjudiciable. Au mois de juillet 2019, nous avons transporté 11 000 personnes. Nous continuons les procédures. On ne peut pas empêcher 400 000 personnes en Guyane de se déplacer à cause de 2000 patients. Il y a une liberté d’aller et de venir qui est constitutionnelle. Ce n’est pas parce qu’un virus circule en Guyane, qu’il faut isoler la Guyane. Même au plus fort de l’épidémie en France et ailleurs, la Guyane n’a pas fermé les vols. Nous voulons que l’arrêté du 19 soit recadré. Les Antillais qui viennent en Guyane ne sont pas concernés par cet arrêté."
Cet arrêté ne concerne pas, en effet, les Antillais qui viennent en Guyane. Depuis le début de l’épidémie, aucun arrêté régulant la circulation entre les Antilles et la Guyane n’a été pris par les autorités locales, même quand la situation était extrêmement critique sur le plan sanitaire aux Antilles. La Chambre de Commerce et d'industrie, ne se laisse pas abattre et continuera de déposer ses requêtes en référé liberté. Un courrier en ce sens sera également remis au ministre de l'Outre-mer Annick Girardin.