Cosmétique, sciences, traditions, à l’honneur en Guyane : la cosmétopée

A l'instar de la pharmacopée, la cosmétopée recense les plantes et les traditions en matière de cosmétiques.
Du lundi 28 au mercredi 30 mars, un colloque international se déroule sur la cosmétopée, en Guyane. Des représentants des Antilles, de Mayotte, de Nouvelle-Calédonie, seront présents pour échanger sur la cosmétopée. Valoriser les produits naturels, analyser le potentiel du secteur économique de la cosmétique.

La cosmétopée se définirait, comme le registre de l'usage des plantes, pour les soins du corps, et de son bien-être. C'est un recueil des plantes et de leurs usages traditionnels dans le domaine de la beauté.

L'initiateur de la cosmétopée, Jean-Luc Ansel, est présent pour ce colloque. 

Selon lui 

le savoir-faire traditionnel, des différentes populations du monde concernant la beauté, et le soin du corps, est peu recensé. Hors c’est un enjeu patrimonial, économique et scientifique majeur.

Jean-Luc Ansel

La cosmétopée forestière en Guyane

Valoriser les produits naturels issus des arbres dans le domaine des aliments santé, et de la cosmétique, c'est l'un des objectifs de ce colloque.

En Guyane, wassaï, bois de rose et aquilaria, font partie des produits naturels, ayant un fort potentiel économique et scientifique.

L'aquilaria, ou arbre à encens, est un arbre originaire de l'Asie du sud. En Asie, cet arbre est en voie de disparition, la rareté fait que, sa valeur a explosé. Un kilo est estimé à 30 000 euros.

Des agriculteurs en Guyane, ont expérimenté sa production. Un projet qui veut mettre en place à long terme, une filière de production d'oléorésine d'aquilaria. Cette huile est très recherchée dans le secteur de la cosmétique.

Le bois de rose, a connu son âge d'or en Guyane vers 1870, une surexploitation, puis un déclin, avec la fermeture de sa dernière usine en 1970. Depuis 2010, plusieurs études sont en cours, afin d'analyser et de mettre en place une filière viable, de production d'huile essentielle de bois de rose.

Actuellement le projet “Anib@rosa“, animé par le Cirad et cofinancé par le Feder, travaille sur la traçabilité, permettant de certifier que les bois exploités, proviennent de plantations, car le bois de rose est inscrit sur la liste rouge des espèces en danger, de l'UICN. 

Inflorescence de wassaï

Le wassaï

Depuis une dizaine d'années, cette baie de palmiers a le vent en poupe, sur les marchés mondiaux. 

Entre la pulpe et le noyau, cet antioxydant, est de plus en plus présent dans l'industrie des compléments alimentaires. Ce fruit commence à avoir une place de choix dans les cosmétiques. De nombreuses recherches sont menées au sein de l'université de Guyane, sur ces palmiers. L'industrie Yana Wassaï, nouvelle venue sur le marché, veut structurer cette filière, et décliner toutes les possibilités d'exploitation de ce produit naturel. 

Cosmétopée et Cosmetic Valley en Guyane

Ce colloque sur la cosmétopée, mise sur la valorisation des produits naturels. Des partenariats entre la collectivité territoriale de Guyane, Guyane développement innovation, et la Cosmetic Valley, une association dédiée, à l'industrie de la parfumerie-cosmétique. Le marché de la parfumerie-cosmétique n'a pas forcément connu la crise, malgré la pandémie. Ce marché devrait représenter d'ici 2025, plus de 600 milliards d'euros.