Couacs et fausses notes pour l’activité musicale durant la crise sanitaire

Depuis fin mars, les concerts et les festivals ont été annulés ou reportés. Malgré le déconfinement, la reprise se fait lentement. Musiciens et chanteurs guyanais tentent de s’adapter pour survivre dans un contexte particulier.
Show must go on.
Entre deux services, le groupe de Ti Coco répète. Il se produit sur la terrasse d’un complexe hôtelier de Rémire-Montjoly. Pour les musiciens guyanais, le confinement puis le couvre-feu sont des coups durs portés à l’activité.
Beaucoup de concerts ont été annulés ou au mieux reportés.
 

Je ne vis pas de cela. J’ai mon métier. On fait avec. Mais pour les artistes qui vivent de la musique, cela ne doit pas être évident.

Rodrigue Remy alias Ti Coco


C’est la particularité guyanaise, la grande majorité des musiciens et chanteurs ont une activité principale à côté. La musique, c’est avant tout une passion pour laquelle ils acceptent un cachet plus ou moins élevé. Parfois, ils jouent gratuitement.

Un album reporté. Pas de quoi couler la jeune carrière de Ti Coco. Le musicien sort des singles en attendant la reprise.
Pour la dizaine de musiciens guyanais professionnels qui vivent à 100% de la musique. Il faut réinventer l’activité. Pour beaucoup, il n’y a eu aucun concert depuis le mois de mars et donc aucun cachet.
 

Plusieurs adoptent le statut d’auto-entrepreneur : ils donnent des cours particuliers ou dans les écoles de musique ou au conservatoire. Pour les intermittents du spectacle, c’est entre autre chose...
 

Moi j’ai fait le choix de continuer de proposer, de continuer de créer, de continuer de produire. D’où la sortie de mon album malgré le confinement.

Saïna Manotte, chanteuse et intermittente du spectacle


Faute de festivals ou de salles de concerts suffisamment nombreuses, des intermittents acceptent les allers retours entre Paris et Cayenne. Objectif : parvenir le quota de cachets nécessaires pour prétendre à une indemnisation des intermittents du spectacle.

Profondément attachée à ses racines Guyanaises, Saïna Manotte est actuellement en résidence chorégraphique à Cayenne. Pour la jeune artiste, pas question de se disperser entre les deux continents. Sa carrière est et doit rester en Guyane. A défaut de se produire sur scène, pour continuer à travailler, Saïna Manotte a fait le pari des réseaux sociaux.
 
Un site internet pour vendre l’album et des produits dérivés, une page Facebook pour diffuser des concerts en live et publier l’actualité. Aujourd’hui, le spectacle est sur le net.
 

Sainte-Cécile : la galère des musiciens en période covid


En Guyane, après les bals vakans et les fêtes communales, le carnaval et ses soirées dansantes sont menacés. Idem pour plusieurs enregistrements d’album.