Ils sont 11. Onze professeurs de médecine guyanais qui ont décidé à leur tour de faire entendre leurs voix et d’assumer clairement leurs choix. Dans cette courte tribune, ils recommandent aux concitoyens de se faire vacciner en arguant que la vaccination sauve des vies. « Elle diminue considérablement le risque de contaminer ses proches. Elle est notre principale chance d'arrêter rapidement l'épidémie actuelle. Protégez-vous, protégez les autres. » Des mots simples, pas de discours ou de fioritures, à eux seuls, ils expliquent l'urgence de la situation.
Le poids de l'expérience
Ces professeurs de médecine sont tous au département de Formation et de Recherche en Santé de l'Université de Guyane. Ils organisent l’enseignement de la PACES (Première Année Commune des Etudes de Santé) en partenariat avec les universités des Antilles et de Bordeaux. Ce sont des enseignants chercheurs. Ils sont aussi chefs du service des urgences, de l’Unité des maladies infectieuses, des dermatologues, des pédiatres, des parasitologues, des professeurs de santé publique. Ils entendent ainsi apaiser le débat actuel en faisant valoir leur expérience et le savoir acquis durant des années d’exercice.
Nous faisons des soins, des recherches et de la formation. Dans le contexte scientifique, il n’y a plus aucun doute, la vaccination sauve des vies. Nous prenons position, nous sommes tous les onze professeurs de l’Université de Guyane. Nous sommes surs que la vaccination sauve des vies. Nous sommes obligés de dire ce que la science dit. Trop d’information, tue l’information. Les réseaux sociaux, les chaînes d’information en continu créent des débats, mais à un moment donné, il faut dire la réalité des choses. Sur le plan éthique, nous pensons que le vaccin fonctionne, nous nous devons de le dire.
Une prise de position courageuse, qui n’est pas sans rappeler celle des scientifiques et des médecins d’outre-mer du 4 août dernier. Reste à savoir si elle sera entendue. Actuellement en Guyane 27 % des adultes ont un schéma vaccinal complet.