Le personnel du centre de dialyse de l’hôpital de Cayenne a débrayé vendredi matin. Les infirmiers et infirmières de ce service ont fait part de leur ras le bol et de leur lassitude : ils se disent en souffrance, avec de plus en plus de patients et des effectifs insuffisants. Ce centre reçoit chaque semaine près de quatre-vingt patients, pour un total de douze mille cinq-cents dialyses par an. Il traite les patients souffrant d’insuffisances rénales graves, des appareils suppléant les reins déficients pour filtrer le sang. Les besoins sont croissants : chaque semaine, le centre accueille un à deux patients de plus.
Situation critique
On compte quatorze infirmiers dans le service. Selon le personnel, il en faudrait cinq de plus pour faire face aux besoins. Deux renforts étaient déjà prévus ce mois-ci avant le débrayage : une infirmière est en cours de formation sur ce type de travail, une autre est attendue d’ici la fin de l’année. La direction s’est entretenue pendant deux bonnes heures ce vendredi matin avec les agents du centre de dialyse. Elle s’engage à évaluer précisément les besoins, et ajuster éventuellement les effectifs.
Durant la matinée, malgré le débrayage, la plupart des patients prévus ont été dialysés (douze sur seize), quatre patients ayant dû patienter quelques heures. En fait, ce report de prise en charge pour ces patients est dû à l’absence d’une infirmière (en arrêt) sur les quatre présentes normalement, le ratio étant d’une infirmière pour quatre dialysés. Cette situation critique et récurrente est ce qui a déclenché le débrayage. Selon les informations recueillies, plusieurs médecins ont alerté leur hiérarchie et les autorités sur cette situation, en vain pour le moment.