Une douzaine de titres nouveaux qui vont figurer sur un prochain album avec une tonalité différente empreinte des rythmes traditionnels guyanais, voici ce qu'offre le pianiste, arrangeur et compositeur Denis Lapassion à son public. Un concert d'une heure trente dans l'auditorium de la MCMG :
« C’est une salle merveilleuse qui a la meilleure acoustique de Guyane en ce moment. Je l’ai découverte au mois de février. Cet auditorium est vraiment bien pour des concerts intimistes en petite formation avec une sonorisation très légère. »
L’artiste a choisi de se produire en trio, une formule qu’il compte roder car c’est la formation de base pour les prestations de jazz. Denis Lapassion travaille depuis des années avec le bassiste Patrick Plenet qui l’accompagne régulièrement dans ses déplacements depuis plus de 10 ans. Les affinités et la complicité sont au rendez-vous. S’installe aussi à ses côtés, son fils Teddy, 16 ans et déjà musicien professionnel. Une expérience superbe :
« Teddy pratique son instrument tous les jours pendant des heures, c’est un vrai passionné. Nous avons une passion commune pour la musique, c’est un réel plaisir de jouer avec lui. Le batteur est la charnière de l’orchestre et lui, il apporte sans s’imposer… »
L'artiste Maryloo Coopen fait aussi partie de l'aventure, Denis Lapassion l'a invitée à interpréter 3 de ses compositions.
Un jazz afro amazonien s’inspirant des rythmes traditionnels guyanais
Le pianiste va donc présenter un répertoire nouveau qui lui est propre et s’appuie sur des résonnances amazoniennes. Non pas des rythmes brésiliens habituels comme la bossa nova mais bien tous ceux que l’on trouve en Guyane précise-t-il :
« Les rythmes traditionnels créoles, bushinengué, amérindiens. Je m’inspire de leurs mélodies auxquelles j’ajoute les harmonies du jazz. Mais au niveau rythmique, je m’inspire vraiment de la Guyane et je dis afro amazonien parce que je vais chercher tous les autres rythmes de réminiscence africaine que l’on retrouve en Amazonie… »
Le musicien a une bonne connaissance des rythmes traditionnels de l’Amapa qu’il a découvert à l’occasion d’échanges avec les musiciens amapaenses avec lesquels, il joue également en formation trio. Et, ajoute t-il en riant, il se trouve, aussi, que son grand-père était brésilien !
Le jazz n’est pas une musique élitiste
Denis Lapassion veut casser les codes. Le public doit se réapproprier le jazz et cesser de croire que ce style musical est réservé aux élites :
«... Ce n’est pas du tout l’esprit du jazz. Certes, certains jouent du jazz pour eux et pas pour les autres mais à la base, le jazz était une musique de danse que l’on jouait dans les clubs. Elle a évolué mais n’a pas perdu de son essence. Pour moi ,c’est une musique populaire, tout dépend de la façon dont on la présente et comment on l'écrit et on la compose… »
Selon Denis Lapassion, il y a un nouveau souffle qui arrive, il faut se l’approprier. Chacun doit jouer son rôle dans la diffusion musicale, des politiques aux opérateurs privés tout comme le consommateur doit aussi s’ouvrir aux différents courants.
Pour ceux qui veulent s'offrir cette parenthèse musicale, le rendez-vous est fixé à ce vendredi 9 juin à 20h à la MCMG de Rémire-Montjoly.