Ils sont deux, deux apiculteurs à avoir réussi après plusieurs années de croissements génétiques à produire une souche d’abeilles beaucoup moins agressives et plus résistantes aux parasites. Dans le milieu de l’apiculture elles sont appelées "abeilles F1". Elles ont vraiment tout pour être les futures formules 1 de la production de miel en Guyane.
Mais avant d’arriver à cet essaim d’abeilles, les deux apiculteurs ont d’abord dû, avec l’accord du Centre spatial guyanais, introduire sur les Iles du Salut en terrain neutre, des abeilles-reines vierges de la souche Buck-Fast (des F0) et les faire féconder par des mâles locaux de la souche "abeilles africanisées" réputées et craintes pour leur agressivité.
La F0 c’est la mère et à partir de cette mère sélectionnée dont on connait la génétique des parents, des pères et des mères, cette F0 que nous gardons précieusement près de la maison, nous faisons des filles qu’on appelle des F1. Elles vont dans des ruches de production. C’est elles qui vont nous permettre d’avoir des abeilles plus douces et mieux adaptées mais métissées quand même. Pour la première fois, nous avons produit avec Olivier Bellony nos F0 sur place et c’est une grande première en Guyane !
Bruno Gaucher, apiculteur à Sinnamary
Une nouvelle variété est née
Et le métissage ça marche ! Pour preuve, plus besoin de combinaison pour travailler dans le rucher. En plus d’être plus douces, les F1 ont une plus grande productivité : entre 2 groupes de 100 ruches de F1 et d’africanisées, c’est en moyenne 30 kilos de miel de plus pour les F1. Autre avantage, la F1 essaime beaucoup moins que l’africanisée.
L’africanisée très vite elle va essaimer, elle va se diviser en deux, et elle part refonder une autre colonie ailleurs dans la nature (…) Ça c’est un problème. Nos F1 essaiment beaucoup moins. Nous avons calculé. Elles essaiment 30 % moins.
Bruno Gaucher apiculteur à Sinnamary
Aujourd’hui Olivier Bellony et Bruno Gaucher produisent et commercialisent des reines F1 pour les autres apiculteurs guyanais
Avec une abeille plus douce, plus productive et moins invasive ils sont bien partis pour faire leur miel et vous, consommateurs pour retrouver ce nectar sur vos tables d’ici la fin du mois…si la météo joue le jeu.