Deux commerçants non déclarés de vessies natatoires condamnés

Vessies natatoires à la vente
Deux commerçants non déclarés de vessies natatoires ont été condamnés le 23 novembre à six mois de prison avec sursis pour « travail dissimulé ». Ces vessies natatoires, surtout d’Acoupa rouge, sont un aliment très prisé en Asie. Depuis début août plus de 650 kgs de ces vessies ont été saisis.

La cocaïne des mers


Certains l’ont appelé la « cocaïne des mers ». Les vessies natatoires d’Acoupa rouge se négocient de 7 à 15 000 dollars le kilo sur le marché asiatique où c’est un aliment très recherché. Il s’agit d’une poche interne du poisson remplie de gaz. Elle lui permet de contrôler sa profondeur et sa nage. En Guyane, c’est un complément de revenu pour les marins pêcheurs. Ils les vendent jusqu’à 100 euros le kilo (fraîches ou humides), voire plus, à des commerçants la plupart non déclarés.
Jeudi 23 novembre, deux de ces commerçants ont été arrêtés. La marchandise était écoulée au Brésil et au Surinam.Emmanuel Ferrand, substitut du procureur, chargé des questions environnementales fait le bilan :

«Ont été saisi  189 kgs de vessies humides, 68kgs de vessies sèches chez les brésiliens et pour la filière Surinamaise 65 kgs ». A cela s’ajoutent 400 kg saisis le 4 août au barrage de Régina, dans un véhicule qui se rendait au Brésil.

Six mois de prison avec sursis


Les deux commerçants non déclarés, un brésilien et une femme originaire du Guyana, ont été condamnés à six mois de prison avec sursis pour travail dissimulé. Cette affaire inquiète les armateurs guyanais. Selon eux, nombre de leurs  marins ne veulent plus sortir pêcher. Stanley Soudine armateur indique :

«  Les marins n’ont pas un gros salaire. Les tonnages repêchés ne sont pas en grande quantité comme avant. Les marins ont besoin de ce revenu complémentaire pour s’assurer un salaire décent. »

Selon l’administration, le prix des vessies natatoires d’Acoupa rouge a flambé depuis deux ans sur le marché international. Si elle était tolérée auparavant comme une pratique marginale, cette rémunération non déclarée des marins, a pris de l’importance et ne peut plus être acceptée. L’administration incite donc les acheteurs de vessies natatoires à se déclarer, pour que ces compléments de revenus des marins deviennent officiels et rentrent dans les comptes des armateurs. Une transparence indispensable à l’heure où les professionnels militent pour le financement du renouvellement de la flotte guyanaise artisanale par l’Union Européenne, ce qui est en bonne voie.

Le reportage de Guyane 1ère