Dormir mieux : le graal des personnes souffrant d’apnée du sommeil

Apnée du sommeil : dormir avec un PPC
L’apnée du sommeil est « un trouble de la ventilation nocturne dû à la survenue anormalement fréquente de pauses respiratoires » pouvant causer, selon le degré de la maladie, de graves problèmes cardiaques. Un traitement a prouvé son efficacité et consiste en l’utilisation d’un appareil à pression positive continue (PPC). Les patients dorment mieux et récupèrent de la fatigue chronique engendrée par le manque de sommeil. Mais dormir avec un appareil n’est pas toujours simple témoignent Emmanuelle et Grégoire.

Emmanuelle, bientôt septuagénaire, souffre du diabète, ce qui l’oblige à une surveillance médicale régulière. C’est ainsi qu’elle a découvert, il y a deux ans qu’elle souffrait, aussi, d’apnée du sommeil :

« Mon apnée du sommeil a été découverte par hasard alors que je faisais d’autres examens médicaux de contrôle en dormant à l’hôpital. On m’a mis de petits appareils afin d’enregistrer le déroulement de mon sommeil. Il est difficile de penser soi-même à faire cet examen, car la fatigue, les somnolences diurnes qui en résultent, peuvent être attribuées à d’autres raisons. Des ronflements sonores peuvent être aussi un indice. À l’occasion de cet examen, j’ai appris que l’apnée du sommeil était dangereuse et pouvait provoquer des troubles cardio-vasculaires. Il est choquant d’apprendre qu’on arrête de respirer quand on dort. D’autant que ces épisodes se répètent au cours du sommeil et peuvent être longs. »

Il lui faut donc porter ce fameux appareil à pression positive continue (PPC) pour retrouver un sommeil constant et réparateur. Une nouvelle contrainte à apprivoiser pour Emmanuelle. Il a fallu s’y reprendre à deux fois, le premier PPC étant très lourd à supporter :

« Un premier appareil à porter durant toute la nuit m’a été proposé. Il prenait une partie du visage en plus du nez et des tubes. Il ne m’a pas paru possible de m’y habituer. Un second appareil beaucoup plus léger m’a été alors fourni. Peu à peu, j’essaye de m’y habituer. Je le mets juste au moment où j’ai vraiment envie de dormir et tente de l’oublier. Cependant, il m’arrive de le retirer - lors d’une pause nocturne - si je l’ai déjà porté 5 heures environ. Le temps passant, il me semble que je suis plus éveillée, plus en forme, en ayant porté mon masque pendant mon sommeil. Cela fait maintenant plus d’un an que je m’astreins à le mettre chaque soir... ou presque. Je crois qu’il est important de faire un bilan lorsqu’il nous semble que notre sommeil n’est pas réparateur. »

Des apnées du sommeil à 25 ans

Grégoire à 35 ans est un adepte de la force athlétique et rien ne laisse supposer que depuis l’âge de 25 ans, il souffre d’apnée du sommeil. En 2013, lors d’une compétition, il découvre son problème :

« Avec le club nous étions partis en compétition à Saint-Laurent. Nous nous sommes retrouvés à plusieurs dans une chambre à l’hôtel et je les ai tous empêché de dormir. Ils m’ont filmé… et j’ai vu que mes ronflement étaient anormaux et que j’étouffais. Je savais que je ronflais mais n’avais pas conscience de la fréquence de ces arrêts respiratoires. »

Grégoire a subi une polysomnographie à Cayenne. Le médecin a constaté qu’il ne dormait quasiment pas et faisait 56 apnées par heure. C’était la réponse à cette immense fatigue chronique qui le faisait s’endormir à n’importe quel moment. « J’étais tout le temps fatigué H24 et je ne savais pas pourquoi et je ne comprenais pas la vie des autres qui vaquaient à plein de choses alors que pour moi c’était impossible. Je somnolais en permanence, m’endormais tout le temps et ne pensais qu’à dormir pour aller au sport le soir, ce qui me fatiguait davantage. Mais heureusement car le sport m’a permis de travailler mon cœur ».

L’utilisation du PPC va changer son quotidien et lui permettre d’avoir, enfin, un sommeil récupérateur.  Mais sous un autre aspect, Grégoire considère cet appareil salvateur, comme  « un tue l’amour ». Avoir une vie sentimentale dans ces conditions peut se révéler difficile : « C’est comme dormir avec quelqu’un sur un lit d’hôpital, c’est repoussant. Franchement cela m'a aidé à comprendre les personnes hospitalisées qui n’ont pas de vie ».

Le PPC, machine à pression positive continue de Grégoire


Heureusement pour le jeune homme, en couple désormais, sa compagne est conciliante.
Cette apnée du sommeil est survenue avec l’affaissement de sa trachée qui a perdu sa tonicité musculaire. Grégoire s’est beaucoup interrogé sur l’origine de son trouble et selon lui : «... Pendant une période de ma vie, plus jeune, je sortais souvent, buvais beaucoup d’alcool et vomissais souvent, j’ai fatigué ma trachée avec toutes ces remontées acides et les reflux gastriques de repas trop copieux, le soir… Aujourd’hui je ne suis plus dans la fête, je fais attention et j’ai récupéré une tonicité. L’appareil m’a permis de me réguler… ».

Ces dernières semaines, le sportif dort sans appareil et le mieux continue. Il se sent guéri et va refaire des tests pour avoir une réponse qui l'autoriserait, désormais, à se passer définitivement d'un appareil respiratoire.