Drogue : une étude pour mieux cerner le phénomène des mules en Guyane (1/2)

La prévention du phénomène des mules en Guyane est le titre d’une étude réalisée en 2017 et avril de cette année par « Agencephare » spécialisée dans les sciences humaines et sociales. L’amplification du phénomène remonte à 2014. Selon cette étude peu de données existent. 
"La prévention du phénomène des mules en Guyane" c'est le titre d’une étude réalisée entre septembre 2017 et avril de cette année, par « Agencephare » spécialisée dans les sciences humaines et sociales. L’amplification du phénomène remonterait à 2014, pourtant selon cette étude peu de données existent sur les mules et le phénomène reste méconnu. Alors selon les auteurs comment et pourquoi les Guyanais entrent-ils dans la spirale du trafic ? 


Difficile de cerner une mule 

Le trafic de cocaïne connaît une forte intensification en Guyane : 1349 passeurs ont été interpellés en 2018 contre 608 en 2017. Ils ont été interpellés en Guyane ou dans l'hexagone. Un phénomène complexe à analyser car il concerne toutes les couches de la population. Aujourd'hui il est difficile pour les policiers et les douaniers de cerner un profil type puisque les mules aujourd'hui arrêtées viennent de tous les milieux sociaux, ont tous les âges et prennent des risques énormes pour faire passer de la drogue.  


Quatre régimes de justification

Pour les chercheurs, il existe quatre régimes de justification s’agissant des logiques d’entrée dans ce trafic. L’argent facile et la faiblesse morale des mules, c’est celui d’ordre psychologique et individuel, autrement appelé la vénalité.
Le deuxième est coercitif et individuel en raison des menaces physiques ou psychologiques subies par certaines personnes obligées par les cartels de transporter de la drogue. Le régime collectif et social est la conséquence de l’urgence socio-économique et de l’absence d’alternative dans laquelle se trouve une partie de la population.
Le dernier est davantage considéré comme un facilitateur et relève de la défiance à l’égard de l’Etat et du sentiment d’injustice ressenti par une partie des guyanais.