Christiane Taubira, a tenu une conférence ce mardi 16 mai à l’Université de Guyane. L’ancienne ministre de la Justice a présenté son dernier ouvrage intitulé "Nous habitons la terre" avant d’échanger avec le public sur le FN, le foncier, la santé ou encore les partis politiques.
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Devant un amphithéâtre clairsemé, Christiane Taubira, a tenu une conférence, mardi 16 mai, à l’Université de Guyane. L’ancienne ministre de la Justice est venue présenter son dernier ouvrage intitulé "Nous habitons la terre". Un livre "sans sommaire", "divisé en plusieurs chapîtres qui ne portent pas de nom", prévient-elle.
L’objectif de cet ouvrage : "Aider à la compréhension du monde actuel", "s’adresser à la jeunesse (qui fait aussi l’objet d’un chapitre, ndlr), en lui donnant des repères déterminants face à cette désorganisation du monde". "Je veux avoir la lucidité de comprendre le monde", poursuit l’ancienne ministre qui répète son "optimiste" et "sa farouche volonté de vivre en conscience avec les autres".
La présentation du livre est suivie d’un échange avec le public. Rapidement, la question de la montée du Front national est posée. Christiane Taubira consacre une partie de son ouvrage à "cette force politique qui a une filiation idéologique et intellectuelle que l’on ne peut pas ignorer", dit-elle. "Derrière les mots du FN et ses actes politiques, il y a des pratiques. Il faut s’interroger sur les propos et comportements de ce parti impitoyable avec la jeunesse, de ce parti qui ne respecte ni le droit, ni l’institution judiciaire". "Ce n’est pas une mise en garde que je fais, c’est une démonstration. Si vous choisissez ce parti, si vous choisissez d’être raciste, vous avez le droit, mais choisissez-le en toute connaissance de cause", argumente-t-elle avec force face au public.
Interpellée sur l’élection d’Emmanuel Macron, l’avenir de la planète, Christiane Taubira est aussi interrogée sur la question du foncier en Guyane. "Une question complexe, mais pas insoluble" dit-elle. Sur la "crise" à l’hôpital de Cayenne, elle revient à son livre : "Il ne s’agit pas d’une crise, mais de mauvaise gestion, de sous-équipements, de manque de prévision".
En évoquant son mouvement récemment créé "Dès demain", Christiane Taubira s’en prend aussi aux partis politiques "devenus des lieux de distributions d’investitures et de regroupement entre copains, peste-t-elle. Ils doivent se ressaisir pour redevenir un lieu d’espace pour les citoyens".
Discrète depuis plusieurs mois, l’ancienne ministre n’en reste pas moins déterminée à agir. "Je ne peux pas larguer le monde dans cet état à la génération suivante, conclut-elle. Nous devons reprendre la main".
Présentation
De l’"état du monde" à la "jeunesse", l’ancienne garde des Sceaux détaille les thèmes de l’ouvrage. "Il y a une partie consacrée à la crise, explique-t-elle. Je démonte ce mécanisme, car quand une crise dure dans le temps, nous devons nous interroger sur le nom donné à la crise". S’interroger sur les mots, c’est aussi le thème d’une partie de l’ouvrage. "Interrogeons-nous ici en Guyane sur des mots qui se sont installés, je pense notamment à "intégration", "assimilation", "sécurité" ou encore "sûreté"", poursuit Christiane Taubira qui fait allusion à la situation du département.L’objectif de cet ouvrage : "Aider à la compréhension du monde actuel", "s’adresser à la jeunesse (qui fait aussi l’objet d’un chapitre, ndlr), en lui donnant des repères déterminants face à cette désorganisation du monde". "Je veux avoir la lucidité de comprendre le monde", poursuit l’ancienne ministre qui répète son "optimiste" et "sa farouche volonté de vivre en conscience avec les autres".
Si vous choisissez d’être raciste, vous avez le droit, mais choisissez-le en toute connaissance de cause
Echanges avec le public
La présentation du livre est suivie d’un échange avec le public. Rapidement, la question de la montée du Front national est posée. Christiane Taubira consacre une partie de son ouvrage à "cette force politique qui a une filiation idéologique et intellectuelle que l’on ne peut pas ignorer", dit-elle. "Derrière les mots du FN et ses actes politiques, il y a des pratiques. Il faut s’interroger sur les propos et comportements de ce parti impitoyable avec la jeunesse, de ce parti qui ne respecte ni le droit, ni l’institution judiciaire". "Ce n’est pas une mise en garde que je fais, c’est une démonstration. Si vous choisissez ce parti, si vous choisissez d’être raciste, vous avez le droit, mais choisissez-le en toute connaissance de cause", argumente-t-elle avec force face au public. Interpellée sur l’élection d’Emmanuel Macron, l’avenir de la planète, Christiane Taubira est aussi interrogée sur la question du foncier en Guyane. "Une question complexe, mais pas insoluble" dit-elle. Sur la "crise" à l’hôpital de Cayenne, elle revient à son livre : "Il ne s’agit pas d’une crise, mais de mauvaise gestion, de sous-équipements, de manque de prévision".
Les partis politiques sont devenus des lieux de distributions d’investitures et de regroupement entre copains
En évoquant son mouvement récemment créé "Dès demain", Christiane Taubira s’en prend aussi aux partis politiques "devenus des lieux de distributions d’investitures et de regroupement entre copains, peste-t-elle. Ils doivent se ressaisir pour redevenir un lieu d’espace pour les citoyens".
Discrète depuis plusieurs mois, l’ancienne ministre n’en reste pas moins déterminée à agir. "Je ne peux pas larguer le monde dans cet état à la génération suivante, conclut-elle. Nous devons reprendre la main".