Elevage : Pénurie d'aliments pour le bétail et les volailles en Guyane

Les aliments pour bétail et volaille sont devenus des denrées rares en Guyane. Les grèves qui ont paralysé certains ports de commerce dans l'hexagone impactent les arrivées de containers : un sacré coup dur pour les éleveurs même si la situation va s'améliorer dans les prochains jours.
Jean-Pierre Drelin est agriculteur à Montsinéry, dans sa propriété 12 000 poules pondeuses sont réparties dans 4 poulaillers. Des poules à la diète depuis maintenant 4 jours. L'éleveur a du les rationner pour éviter une pénurie car ces sacs d'aliments complets d'ordinaire tous remplis, sont presque tous vides, et c'est ainsi pour tous les éleveurs guyanais.
Jean-Pierre Drelin, paysan guyanais :

"on essaye de gérer les stocks, j'ai diminué de 20% la ration que je donne aux poules quotidiennement. Il y a une conséquence sur la production mais bon, c'est le temps de laisser passer l'orage."

Une baisse de 20% pour cet éleveur qui fournit habituellement à la coopérative guyanaise 1500 plateaux d'oeufs par semaine. Une pénurie en raison d'un manque d'approvisionnement de la plupart des aliments en Guyane. La conséquence des grèves des ports dans l'hexagone. Ce distributeur d'aliments pour les animaux, n'a d'ailleurs plus rien en stock.
Sylvain Edouard, directeur d'une société de distribution d'aliments pour animaux :

"on rationne auprès des clients les aliments afin que tous les clients puissent être servis en aliments."

La direction a tenté de se fournir aux Antilles, mais là aussi il y a pénurie. La dernière chance c'est le Surinam, mais avec beaucoup de difficulté.
Sylvain Edouard, directeur d'une société de distribution d'aliments pour animaux :

"j'ai contacté mes 3 confrères surinamiens, il y en a déjà un qui m'a répondu négativement car lui aussi était en rupture et que c'était compliqué, tendu au Surinam, et je suis dans l'attente de la réponse des deux autres."

Distributeurs comme éleveurs s'interrogent à nouveau sur l'absence de production locale d'aliments pour animaux. Une agriculture qui permettrait d'être plus indépendante vis à vis de la métropole, et d'éviter ce genre de pénurie.
Jean-Yves Tarcy, président du GRAGE :

"il faudrait qu'à un moment donné, nous puissions réfléchir à un approvisionnement local en matières premières. S'agissant du maïs, sorgho, soja, il y a déjà eu des essais de fait à l'époque. Moi je suis dans une phase où je dis qu'il faut arrêter les essais et passer à une phase  de concrétisation."

Ces pénurie alimentaires restent encore très fréquentes en Guyane, dès qu'une grève paralyse le commerce.
©Yves Robin