Un important dispositif militaire est arrivé en renfort en Guyane, cette semaine, pour assurer la surveillance du prochain lancement d’Ariane 6.
Colonel Pesquet, pilote dans l’armée
Thomas Pesquet fait aussi partie du déplacement. Il se présente désormais en tant que colonel Pesquet. L’astronaute est pilote dans la réserve opérationnelle de l’armée de l’air, au sein de la 31e escadre aérienne de ravitaillement et de transport stratégiques (EARTS).
C’est un bon clin d’œil de venir ici et une mission hyper symbolique car mes deux mondes se rencontrent l’aéronautique et le spatial.
Thomas Pesquet
Le colonel Pesquet est arrivé en Guyane dans le cadre de l’opération BUBO. Avec lui, trois Rafale, leur avion ravitailleur, des appareils de combat de l’armée et 120 militaires. Ils ont en charge la surveillance du tir de la fusée Ariane 6, initialement prévu le 26 février, à 13h24, mais finalement reporté de quelques jours. Pour son premier lancement commercial, Ariane 6 devrait décoller du Centre Spatial Guyanais avec à son bord un nouveau satellite d’observation militaire CSO-3.
Pilote avant d’être astronaute
"Venir en Guyane est toujours un moment spécial, ça fait de nombreuses fois que je viens ici pour voir des lancements ou des amis et passer du bon temps", sourit Thomas Pesquet.
Avant d’être astronaute, Thomas Pesquet était pilote. "J’ai des milliers d’heures de vol sur des avions de transports, des airbus essentiellement et récemment je me suis rapproché de l’armée de l’air car j’ai beaucoup de connivence et de points communs avec les aviateurs de l’armée de l’air", raconte l’astronaute déjà partie deux fois en mission dans la Station Spatiale Internationale.
Aux commandes de l’avion ravitailleur des rafales
Dernièrement, il s’est engagé la réserve. "On a besoin de réservistes pour faire face aux défis qui nous attendent pour l’armée de l’air et tous les Français", prévient Thomas Pesquet qui est désormais pilote de l’Airbus A330 Phénix MRTT. Cet avion ravitailleur et transporteur a permis de faire venir les trois avions Rafale en Guyane, en les ravitaillant pour qu’ils traversent l’Atlantique.
Sécurité renforcée pour ce tir d’Ariane 6
Le prochain lancement d’Ariane 6 est placé sous sécurité renforcée. Ce dispositif militaire d’ampleur est similaire à ceux déployés sur les Jeux Olympiques de Paris et la visite du Pape en Corse.
"Nous avons besoin d’un renfort de Rafale et d’autres capacités de radar, explique le général Marc Le Bouil, commandant des Forces Armées en Guyane, qui assure la protection quotidienne du Centre Spatial Guyanais. Ils nous permettent d’avoir un rayon d’action plus important et porter le message que nous sommes prêts à défendre vigoureusement l’accès à l’espace et la sécurité de nos tirs".
"Conserver notre indépendance dans l’espace"
Pour Thomas Pesquet, "l’espace est aujourd’hui un endroit de plus en plus disputé et de plus en plus occupé par des puissances avec lesquelles on s’entend bien ou parfois moins bien".
"C’est important pour nous d’être indépendant dans l’espace, affirme l’astronaute français. Important d’avoir cette souveraineté et d’être capable de prendre nos propres décisions. Quand on voit ce qu’il se passe aux Etats-Unis ou en Russie, heureusement qu’on est quand même assez indépendant de ces puissances-là, même si on ne l’est pas complètement".
Arrivés sur le territoire guyanais plus d’une semaine avant le lancement de la fusée, Thomas Pesquet, les 120 militaires, les trois avions Rafale et autres appareils participent aussi à des opérations liées à la lutte contre l’orpaillage illégal et la pêche illicite.