Liberté de parole
Ils ont tous fait le déplacement jusqu’à la mairie de Saint-Laurent du Maroni afin de rencontrer Annick Girardin la ministre des Outre-mer. Les maires de Mana, Maripasoula, Awala-Yalimapo, Grand-Santi, Saint-Laurent …L’heure est grave… Une rencontre pour échanger sur la crise sanitaire que connaît actuellement la Guyane. L’Ouest est loin d’être épargné, il y a une semaine près de 300 cas étaient diagnostiqués depuis le début de l’épidémie. A Saint-Laurent seulement, le chef-lieu, 104 contaminations étaient recensées. Depuis la courbe s’est envolée. Le premier cas à Awala Yalimapo a été annoncé ce mardi. Cette rencontre était très attendue. Les élus ont pu évoquer les spécificités de leurs communes : enclavement, isolement etc..Ils ont également abordé la gestion de la crise sanitaire. Ils ont exprimé leurs craintes et pointé du doigt l’absence d’information. La ministre n’a pas fait d’annonces. Elle a soutenu qu’elle était venue d’abord pour écouter.Annick Girardin ministre des Outre-mer :
« On a évoqué les finances des collectivités. Le Premier ministre a décidé de compenser les pertes des communes depuis le début de l’épidémie. Nous avons également parlé des moyens attribués au CHOG ( Centre hospitalier de l'Ouest guyanais). Je suis venue consulter pour prendre la décision avec le Premier ministre de confiner ou non la Guyane. Je pense qu’il faut rencontrer l’ensemble des acteurs concernés et de mieux connaître les moyens pour lutter contre le Covid-19. Quand je parle de développement, je parle d’hommes de femmes, et des contraintes à venir en fonction des choix que nous ferons.»
Des moyens supplémentaires
Outre les maires, étaient présents le député de la 2e circonscription Lénaïck Adam et Rodolphe Alexandre le président de la Collectivité territoriale. Sophie Charles maire de Saint-Laurent et présidente de la Communauté de communes de l’Ouest a tenu que "des moyens supplémentaires soient octroyés au Centre hospitalier de l’ouest Guyanais". Elle souhaite également "la création d’une cellule spécifique afin de coordonner l’ensemble des acteurs".Sophie Charles maire de Saint-Laurent, présidente de la CCOG :
« Nous souhaitions que la ministre vienne dans l’Ouest car nous avons peu d’informations par l’ARS. La réunion a été fructueuse car elle a écouté et a bien compris la mesure pour régler les problèmes dans l’Ouest notamment une cellule pour coordonner et arriver à une situation stratégique pour l’Ouest. J’ai surtout des craintes en matière de dépistage et de moyens humains et matériels pour le CHOG car vous savez que le pic n’est pas encore arrivé. Il est important que nous sachions où en est l’épidémie sur le territoire ».
Frontière surinamaise
La visite ministérielle s’est poursuivie sur le fleuve Maroni avec la présentation du dispositif de surveillance fluviale, qui contrôle les allées et venues des pirogues. La frontière avec le Suriname étant fermée depuis le 14 mars, la ministre a rencontré la police aux frontières au bac international. Enfin, Annick Girardin s’est rendue à la cité Hibiscus. Une action initiée par la mairie de Saint-Laurent du Maroni avec l’aide du RSMA (régiment de service militaire adapté), des denrées alimentaires ont aussi été distribuées pour venir en aide aux populations les plus démunies.