Des psychologues de l'académie de Guyane ont reçu des courriers les invitant à clarifier leur situation vaccinale anti-covid d’ici la fin du mois et ont été informés d’une possible suspension.
Une vingtaine de psychologues concernés par une éventuelle suspension de fonction
En effet, la moitié de l’effectif de ces personnels n’aurait pas respecté l’obligation vaccinale alors qu’ils y sont soumis car assimilés personnel soignant comme ceux qui exercent en milieu libéral ou hospitalier.
Selon Audrée Champlain, psychologue éducation nationale, Secrétaire PSY SE Unsa : « Cela a soulevé des questions au sein de la profession car nous sommes un des rares corps de l’éducation nationale à devoir se faire vacciner de façon obligatoire pour pouvoir exercer. Pourtant nous rencontrons les élèves de façon individuelle dans un espace qui nous est dédié contrairement aux professeurs en contact courant avec une classe entière… ».
C’est une problématique mais le rectorat est tenu de respecter la loi d’où cette injection faites aux psychologues qui n’avaient pas entrepris de schéma vaccinal et qui : « se verraient d’ici la fin du mois suspendus où alors reclassés sur un autre poste qui n’exige pas l’obligation vaccinale… » Une reconversion qui s’est bien appliquée pour les psychologues concernés affectés dans le premier degré mais précise Audrey Champlain, cela s’avère plus compliquée pour ceux relevant du second degré. Le rectorat n’a pas encore été en mesure de leur proposer un autre poste. Une attente qui se prolonge et les plonge dans un climat angoissant.
Des psychologues ont entamé leur schéma vaccinal ce mois -ci
Toutefois depuis la rentrée de janvier, on observe quelques évolutions souligne Audrée Champlain : « …il y a des collègues qui ont entamé le schéma vaccinal et les personnels concernés par une éventuelle suspension ou un reclassement sont moins nombreux qu’initialement… ».
Alors que le sous-effectif des psychologues scolaires est patent en Guyane, cette réduction forcée limiterait davantage encore les possibilités de faire face aux missions et suivis psychologiques des enfants. « Nous avons remarqué que les élèves avaient vraiment besoin de temps de parole et d’écoute. Le confinement à la maison, le port du masque tout le temps, les règles à observer, il y a beaucoup plus d’élèves qui font part de leur mal être qu’auparavant… »
Quelques chiffres
C’est un décret du 1er février 2017 qui a créé le corps des psychologues de l'éducation nationale. Ils sont chargés d’apporter un appui spécifique aux élèves et aux familles. Ils exercent dans le premier degré dans la spécialité « Éducation, développement et apprentissages ».
Dans le second degré, les psychologues rentrent dans la spécialité : « Éducation, développement et conseil en orientation scolaire et professionnelle » pour les établissements et les CIO. Plus d’informations ICI
En Guyane, 18 psychologues exercent dans le premier degré, chacun se déployant, en moyenne, sur 5 établissements, il y a 182 écoles.
Dans le second degré, 23 psychologues se déploient, en moyenne, avec 3 établissements (37 collèges ou 7 lycées) et pour les CIO (Centre d’information et d’orientation).