Des engins de chantier traversent la forêt pour rallier Saül

Les engins sur la piste de Saül
Des engins de chantier sont lancés depuis le 23 septembre dans la forêt pour un périple de 180 kms. Ils doivent remettre à neuf l’aérodrome de Saül accessible seulement en avion. Commanditaire du chantier, la CTG veut profiter de ce voyage pour réhabiliter la piste abandonnée depuis 50 ans. 
Le voyage commence le doigt pointé sur la carte, à Cacao chez Bruno Le Vessier. Ce guide en milieu amazonien détaille le parcours de l’expédition lancée par le président de la Collectivité Territoriale de Guyane, direction : Saül. 
Première étape, 62 km sur la piste de Bélizon à partir de la RN2, un axe qui a été ouvert par l’ONF pour l’exploitation forestière au bout de la piste, le convoi se prépare : quad, niveleuse, bull, camion et pelle mécanique avec la logistique pour douze jours en autonomie.
 

Un cheminement forestier semé d'embuches

Le tracé jusqu’à Saül emprunte la vieille piste construite dans les années cinquante par le Bureau Minier Guyanais. Mais pour atteindre la vieille piste, il faut avancer de 7 kms jusqu’à la rivière Comté. Ces dernières années, le passage de plusieurs pelleteuses a ouvert un chemin sommaire. Il n’est pas fait pour les engins à roues qui, très vite, sont embourbés. La pelle sera l’ange gardien du convoi, le seul engin à ne pas rester bloqué dans la boue et à pouvoir tirer les autres.
Un peu plus loin, le camion heurte la nivelleuse embourbée. Mais plus de peur que de mal, un peu de tôle froissée et la pelle tire ensuite tout le monde, à la queue leu leu, niveleuse, camion, plusieurs dizaines de tonnes liés ensemble par des câbles en acier.
Dernière difficulté de la journée,un bourbier infranchissable pour les engins à roue. La pelle aménage un passage.
Dernier effort avant la nuit, la niveleuse est sortie de la boue, puis c’est au tour du camion. Une avancée mètre après mètre vers Saül.

Pour la Collectivité Territoriale de Guyane, ces premiers kilomètres dans la forêt sont un symbole, une intention en terme d’aménagement du territoire.
Le président de la CTG Rodolphe Alexandre qui a suivi le convoi : 

"..Le message c'est que nous puissions nous réapproprier, la piste de Saül. Que les Guyanais ceux qui aiment ce territoire, puissent demain venir avec leur 4x4, en cyclo, en marchant pour se rendre à Saül..."

Mais on en est encore loin.
Le lendemain, les machines traversent la Comté. Le passage se fait à gué, cela est possible en saison sèche. Le convoi doit atteindre Saül vers le 4 octobre. La CTG compte investir 1 million d’euros par an pour réhabiliter la piste à l’abandon.L’Etat a promis 20 millions d’euros en 2007, une promesse tombée à l’eau.

Le reportage de Guyane la 1ère