Une entreprise guyanaise spécialisée dans l'imagerie technique avec des drones vise l'export au Brésil

Certaines entreprises guyanaises sont prêtes à s’ouvrir à l’export, pour développer leur activité. Une dizaine d’entre elles ont été repérées par la CCI de Guyane et l’agence Business France en vue d’orienter leurs efforts vers le Brésil. Et un premier séminaire de travail s’est même déroulé la semaine dernière, en présence des services consulaires brésiliens. Parmi ces entreprises en quête de débouchés, Sentinel – basée à Kourou - développe des services d’imagerie, à l’aide de drones.

Des images de drone pour la surveillance du littoral guyanais

Pour comprendre l’évolution rapide du littoral guyanais, il faut pouvoir survoler ses bancs de vase à faible altitude.
Et pour étudier ce phénomène, les ingénieurs du BRGM s’appuient à Cayenne sur le savoir-faire d’une jeune entreprise baptisée Sentinel, spécialisée dans l’imagerie technique à l’aide de drones. Les précision de Michel de Longueville, ingénieur des risques côtiers au BRGM :

... l'idée est de suivre l'évolution des plages car les côtes guyanaises sont très mobiles. Les bancs de vase migrent le long de la côte...

Une observation qui ne peut être opérée qu’en utilisant une technique de pointe, permettant de modéliser le littoral en 3D. Ce dispositif peut-être appliqué pour suivre l’évolution de n’importe quel territoire.
Créée en 2016 et basée à Kourou où elle répond notamment à des commandes dans le secteur du spatial, Sentinel ne compte que trois salariés mais développe des projets ambitieux, notamment à destination du Brésil. Guillaume Bertier, le président de Sentinel explique que le Brésil a exactement les mêmes problématiques que la Guyane notamment dans le nord où il y a tout à faire. Le drone est un outil efficace pour tout un tas de missions notamment dans la lutte contre les incendies.

Des drones équipés de caméras thermiques pour détecter des incendies

Équipés de caméras thermiques, ces drones peuvent repérer des foyers très rapidement, avec une résolution précise, et fournir des images en continu, contrairement aux satellites d’observation.
Mais une autre application est déjà à l’étude pour les régions d’Amazonie où les routes sont encore inexistantes.
Il est question ici du Brésil, mais aussi des communes isolées de Guyane. Pour l’instant, la législation ne permet pas le développement de cette activité.
Les obstacles administratifs font d’ailleurs partie des plus grosses difficultés. Sentinel pourra s’appuyer sur la chambre de commerce et l’agence Business France, implantée à Rio, pour exporter ses services.
La direction de l’entreprise se rendra en novembre au Brésil au sein d’une délégation guyanaise pour établir ses premiers contacts sur place.