La délégation composée d’une vingtaine de Bonis poursuit sa visite. Ce séjour s’inscrit dans le cadre des premières "Journées internationales mémorielles de la route de l'esclave".
Catherine Boutet et Karl Constable •
Pour la première journée, ce lundi, la délégation s’est rendue à Krindjabo, l’un des plus importants royaumes des Akans de Côte d’Ivoire, composante des Bonis. Elle a été reçue par le roi du royaume des Agnis lors d’une cérémonie traditionnelle très forte et en présence des ministres de la Culture et de la Francophonie, de la Santé et du Tourisme. C’est la troisième fois que le royaume reçoit officiellement des "frères et sœurs" de la diaspora après Mikael Jackson et Jessee Jackson.
Le ministre de la Culture a présenté ses excuses aux Bonis, 95.000 ivoiriens ont été déportés et déportés pour être mis en esclavage.
Dans le Nianzè, le chanteur Rickman entre "en transe"
Parmi les autres moment fort de cette visite à Kanga Nianzé, le rituel de purification dans le fleuve Bodo, là où était lavés les esclaves. Rickman est rentré en transe… Il nous a confié que ses ancêtres refusaient le pardon et lui demandaient de frapper le prêtre chargé de la libation. Lui, a pardonné...
Selon Kouamé Aka, professeur d'histoire moderne, président de l'association des historiens africains, "la particularité du Nianzé, c'est que quand les esclaves arrivent fatigués, meurtris, et qu'on vient les laver ici ils retrouvent la force. Avant, ici, c'était la forêt. On les lave dans le Nianzé (...), ils retrouvent la force, ils retrouvent de la vigueur. Et puis, certains racontent même qu'à partir de ce moment-là ils oublient ce qui vient de se passer, et ils peuvent avancer sans se révolter".
La visite de la délégation guyanaise se poursuit ce mercredi à la basilique de Yamoussoukro à 2 heures 30 d’Abidjan.
Le reportage de Catherine Boutet et Karl Constable :