Amapa : des plantations de manioc entièrement détruites par des champignons dans la commune d’Oiapoque

Tubercules de manioc
Le manioc transformé en farine est une importante production agricole en Amapa. C’est une des principales ressources vivrières des amérindiens de la commune d’Oiapoque. Cette année, les agriculteurs ont perdu leurs récoltes. Une situation examinée de près par l’Embrapa, l’organisme de recherche agronomique brésilien. Des champignons sont à l’origine de la destruction de la production. Si cela n’est pas pris en compte rapidement, le phénomène pourrait se propager dans tout l’état.

L’alerte est sérieuse. Des champignons qui attaqueraient la racine du manioc. Le constat a été fait dans les plantations des amérindiens de la commune d’Oiapoque dont toute la production a été perdue. Le manioc est à la base de l’alimentation amazonienne. Les techniciens phytosanitaires de l’Embrapa sont formels, indique le journal brésilien Diaro do Amapa, si rien n’est fait, c’est l’ensemble des champs de manioc de l’Amapa qui pourraient se trouver infestés par ces champignons qui détruisent la plante.

Selon la spécialiste qui était interviewée en radio, sur le spécimen étudié, quatre champignons ont été repérés dont trois sont identifiés. Ils proviennent du sol et s’infiltrent dans la plante.

Seule solution : se procurer des boutures saines et les planter dans un sol préalablement traité. Des précautions qu’il faut envisager rapidement pour éviter la propagation.

Le manioc, une plante nourricière qu’il faut protéger

En Guyane, s’il n’y a pas d’alerte officielle sur le sujet, il semblerait que des agriculteurs qui cultivent le manioc rencontrent des difficultés, à l’est comme à l’ouest du territoire. Les plantations détruites, en premier lieu, par les inondations successives connues cette dernière année mais aussi par des parasites.

Une racine essentielle, récoltée en moindre quantité qui a fait grimper les prix du couac et de la cassave fabriqués à partir du manioc. Des aliments devenus plus rares sur les marchés ou tout au moins plus couteux, de 7 à 12 euros le kg de couac et 2 à 3,5euros la cassave.

La farine de manioc appelée couac en Guyane

Dans différentes revues de vulgarisation scientifique, il est fait état de plusieurs maladies qui toucheraient le manioc par le biais notamment de champignons.
Récemment, une expérimentation pour protéger les tubercules a été menée au Brésil dans l’état du Pernambouc par une équipe composée de scientifiques français et brésiliens. Cela a donné des résultats plutôt encourageants avec l’utilisation d’un charbon d’origine végétale, un biochar donc, pour améliorer les sols et d’un champignon antagoniste Trichoderma aureoviride sur des jeunes plants manioc, de la variété Sambaqui.

Faut-il se le rappeler, cette question de la protection des cultures et de leur développement, rentre forcément dans le domaine de l’alimentation durable qui se trouve au cœur des préoccupations mondiales.