Vers la fin de l’obligation du visa pour les brésiliens de l’Amapa désireux de venir en Guyane

Tenue de la 13e commission mixte transfrontalière à Macapa les 11 et 12 juin
Les autorités amapaenses et guyanaises se sont réunies à Macapa, la capitale de l’Amapa cette semaine. La 13e Commission Mixte Transfrontalière s’est notamment penchée sur la problématique de la suppression du visa pour entrer en Guyane et la fixation des assurances pour le transport de marchandises.

Dès le mois d’août, l’attribution du visa pour les brésiliens de l’Amapa sera allégée, ils pourront l’obtenir à Macapa. Mais le gouverneur Clecio Luis souhaite qu’il y ait une parfaite réciprocité puisque les Français peuvent voyager au Brésil sans visa ce qui n’est pas le cas des brésiliens de l’Amapa. De plus, le visa brésilien doit être récupéré à Brasilia ce qui complique cette obligation administrative en raison de l’éloignement du centre de traitement. C’est donc une nouvelle étape qui a été franchie.
D’ici la fin de l’année ce visa pour permettre aux brésiliens de rentrer et circuler sur le territoire français en Guyane ne devrait plus être utile.

Les discussions ont été longues également sur le problème des assurances de véhicules brésiliens, on s’acheminerait vers des assurances temporaires et allégées.

Il est également ressorti de ces échanges, la volonté de créer un poste douanier pour le transport de marchandises et d’alléger les démarches administratives afin de faciliter les échanges économiques et le tourisme. 

"Je rêve de tout ce que nous pouvons devenir là où nous sommes. Nous sommes des Amazoniens"

Parmi, les accords transfrontaliers qui ont été signés, il est aussi prévu l’acheminent de la fibre en Amapa via un câble sous-marin qui traversera l’Oyapock. Les travaux sur la portion de route de la BR 156 Oiapoque/Calcoene de 110 km devraient reprendre et cette fois, le gouverneur Clecio promet qu’ils seront achevés. De même des unités de santé, toujours dans le cadre de la coopération seront implantées dans les petites villes et villages amérindiens.

Dans son discours d’ouverture, le gouverneur Clecio Luis a insisté sur le lien fraternel qui unit les peuples des deux rives de l’Oyapock au cœur de l’Amazonie :

« Je rêve de tout ce que nous pouvons devenir là où nous sommes. Nous sommes des Amazoniens. Ce qui est important avec ce mot – Amazoniens – c’est qu’il peut décrire à la fois quelqu’un d’Amapá et de Guyane française.

Nous sommes unis par le plateau guyanais, la terre aux pieds des habitants d'Amapá est la même aux pieds français qui vivent en Guyane française. Cela est également vrai pour la chaleur et l'humidité. Nous ressentons la même chose, donc je sais que nous pouvons nous comprendre.

Amapá s'engage à rester l'État le plus préservé du Brésil, et nous sommes heureux d'être voisins de la Guyane française, qui présente également un taux élevé de nature préservée. Nous avons le défi de maintenir la préservation et de suivre la voie du développement durable, et je suis convaincu que cette voie sera plus facile si nous travaillons ensemble, en coopérant au niveau international, au nom de notre nature et de notre développement économique.

Le plateau guyanais est l’une des zones les plus préservées d’Amazonie et du monde, une région vitale pour la vie sur terre. Nous partageons la responsabilité de préserver et de développer.

Le gouverneur a aussi déclaré : « Nous avons convenu de participer ensemble à la COP30 de l’Amazonie qui aura lieu à Belém l’année prochaine. »

Le président de la CTG Gabriel Serville a quant à lui souligné ceci : « Grâce à la fréquence accrue des réunions de la Commission, nous avons amélioré la relation d'écoute et de confiance. C'est pourquoi nous avons réalisé d'importantes avancées dans les négociations de sécurité, allant de la coopération militaire au travail commun pour éviter les problèmes qui affectent notre écosystème, comme les incendies »…

Le président de la CTG, Gabriel Serville et le sénateur Georges Patient à la 13e Commission mixte transfrontalière.

Créée en 1996 pour faciliter les échanges transfrontaliers, la Commission Mixte Transfrontalière couvre un champ large qui inclut autant les aspects économiques, culturels que sanitaires par exemple.
Enfin, elle promeut toute action rapprochant les deux pays, facilitant le développement et la coopération dans cette zone qui acquiert une dimension nouvelle avec les projets d’exploration pétrolière au large des côtes de l’Amapa à l’embouchure de l’Amazone.