Le coup de crayon de Jacky Lapuly à découvrir au Centre Pagaret

Ça ressemble à un dessin, mais c’est bien plus qu’un dessin. C’est un fourmillement de mondes, de visages et d’aventures. Pour bien saisir toute la profondeur d’une œuvre de Jacky Lapuly, il faut prendre son temps. Passer outre l’image générale et s’attacher aux détails

Ses crayonnés, pour certains en couleurs, sont à découvrir à l’espace Pagaret, à Rémire-Montjoly. « Beaucoup de personnes sont surprises par mon travail, reconnaît cet autodidacte de 59 ans, qui exerce dans le domaine de l'informatique. Je crois que je sous-estimais un peu mes œuvres. J’avais déjà exposé en solo en 1989, notamment à Villeneuve Saint-Georges (94), mais depuis, je dessinais dans mon coin, je répondais à des commandes de particuliers… »

Installé en Guyane depuis deux ans, Jacky Lapuly est originaire de la Guadeloupe. «Mes parents viennent de Marie-Galante. Là-bas, il y a des maisons en ruine, qui ont un vécu. Quand je vois ces choses-là, je m’interroge…»

Ce questionnement, Jacky Lapuly l’intègre à ses dessins. Aussi, dans ses portraits, sous les regards rieurs, à travers la flamboyance d’une chevelure ou l’entremêlement des doigts, on perçoit des visages, des lieux, des animaux. Le tout avec un sens du détail poussé à l’extrême. « Mon gros défaut, c’est que j’aime remplir la page », plaisante l’artiste.

L’exposition s’appelle Rézonans. « C’est tout ce que je ressens, ce que j’ai vécu. Un jour, je ne serai plus là mais je laisse dans mes tableaux des choses pour mes trois enfants pour le moment où je ne serai plus là. Je pense aussi à tous ces personnes qui étaient là avant moi, mes ancêtres qui ont lutté.»

L’exposition est visible jusqu’au 20 décembre. Certaines des œuvres de Jacky Lapuly ont illustré le recueil Vie secrète du touloulou, paru en début d’année aux éditions du Mahury.