Au village Zidok, se trouve l'unique école primaire de Trois Sauts. C'est ici que Brandon Yawalou a décidé d'enseigner. Avant, ce Camopien suivait des études de tourisme à Toulouse. Il a décidé de venir à Trois Sauts pour combler le manque d’enseignants.
Ils sont contents d'avoir un enseignant qui parle leur langue. C'est plus facile au niveau interactionnel, ils arrivent plus facilement à parler, à se dévoiler entre eux.
Brandon Yawalou
Il espère réduire le décrochage scolaire, causé notamment par la barrière de la langue.
Trois niveaux pour une classe
Dans sa classe de 23 élèves, Brandon Yawalou a trois niveaux. Difficile, parfois, de jongler entre les trois. Ce jour-là, les élèves apprennent à lire les aiguilles d'une montre. "La table du fond, c'est le niveau du CE1... c'est un peu compliqué de leur expliquer comment ça fonctionne, ils ont du mal. Du coup, eux vont rester sur l'écriture et les autres vont commencer à travailler sur les aiguilles", explique le professeur des écoles.
Il doit aussi composer avec les difficultés du village...
Nous n'avons pas encore d'installations électriques, donc c'est vrai que le matin, quand il fait vraiment sombre, on attend le soleil pour que qu'ils voient un peu... parce qu'il fait vraiment noir dans la classe. Quand il pleut énormément ou qu'il y a beaucoup de brouillard, on attend vraiment beaucoup.
Brandon Yawalou
... et le manque de matériel.
Tout ce qui est pochette, etc... c'est du matériel qui a été emmené par la mairie, ça a été livré il y a deux ou trois mois. Ce qui est bien avec les pochettes, c'est que comme ici il pleut beaucoup et qu'ils n'ont pas beaucoup de parapluie, c'est un moyen de protéger leur matériel.
Brandon Yawalou
Du matériel neuf, mais insuffisant pour l’enseignant et ses élèves. À Trois Sauts, ce n’est pas seulement l’école qui est à l’abandon, mais tous les habitants qui se sentent oubliés.