Romaine Assard est une mamie hyperactive. Agée de 84 ans, elle est sur tous les fronts. De 6h30 du matin, à tard le soir, elle a d’innombrables activités. Femme de foi, femme de médias, elle gère d’une main de maître la radio Saint-Gabriel, mais aussi participe en tant que membre actif aux activités de la paroisse. Elle a fondé l’association Grégorienne Saint-André, et est également à l’origine du club Geldar de Kourou.
Cette femme, toujours dans l’action, a eu trois enfants, qui à leur tour ont eu quatre garçons. Et aujourd'hui, elle est arrière-grand-mère d'une petite fille âgée de 5 ans. Devenir grand-mère, c'est changer de vie, de quotidien, avoir plus de temps, plus de recul. La fête des grands-mères est assez récente. Elle a été créée en 1987. Elle est toujours fixée au premier dimanche du mois de mars. Pour Romaine, cette fête doit être célébrée toute l’année.
Je ne savais pas que c’était la fête des grandes mères. La grand-mère a son rôle à jouer. Ce n’est pas quand il y a une fête qu’il faut penser aux grands-mères, elles ont besoin que les petits enfants passent les voir de temps en temps, l’appellent de temps en temps "Grand-mère as-tu besoin de quelque chose ? As-tu une course à faire ?" C’est cela la reconnaissance, ce n’est pas quand il y a une fête nationale qu’il faut se souvenir des grands-mères. Quand les petits enfants sont adultes, c’est plus difficile, ils ont leurs vies.
Le réconfort d'une grand-mère
Romaine, se rappelle de ses petits enfants quand ils étaient très jeunes. Passer de parent à grands-parents lui a permis de retrouver les joies d'être à nouveau en contact avec de jeunes enfants, mais sans les contraintes et les responsabilités. Elle a profité de son nouveau rôle au sein de la famille.
Mes petits enfants sont grands mais quand ils étaient plus jeunes, nous étions très proches, ils passaient voir grand-mère, ils passaient un moment avec moi, je préparais toujours quelque chose un gâteau, des friandises. Nous parlions beaucoup, nos joies, nos peines. Ils m’appelaient grand-mère gâteau. Parfois, sans qu’ils le sachent, j’allais voir leurs parents, pour leur demander d’être plus cléments dans les moments de crise. J’étais la protectrice. Je le suis toujours, on est toujours maman, nous avons toujours un œil sur les enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants. C’est une lignée. La grand-mère c’est aussi la transmission. Je leurs raconte nos origines, l’histoire de la famille, c’est important de leurs faire connaitre la vie d’avant.
Les années passent
Romaine est un peu nostalgique. Dans le passé, la grand-mère était le "poto mitan". Les temps changent, les modes de vie aussi..
Avant, on pouvait avoir les grands parents chez soi, les enfants pouvaient recevoir les parents chez eux, mais maintenant dans un appartement c’est difficile. Les familles en outre sont souvent éloignées géographiquement. C’est parfois compliqué et difficile. La vie que l’on mène maintenant ne permet pas qu’on ait une vie familiale. Nous vivions tous ensemble auparavant avec la famille élargie, dans la même maison ou dans des maisons mitoyennes. C’est une autre façon de vivre. Tout le monde se connaissait. Dans le monde que nous vivons actuellement, ce n’est plus possible.
Romaine Assard, est une mamie moderne et active. A 84 ans, elle savoure chaque instant. Ses petits enfants devenus adultes, lui manquent un peu. Des moments précieux, enfouis dans sa mémoire. Elle entend jouer le même rôle auprès de ses arrières petits enfants, présents et à venir.