Après deux semaines de grève, le bureau de poste de Baduel vient tout juste de rouvrir ses portes, ce samedi 2 mars. La veille, le tribunal judiciaire de Cayenne, qui examinait le référé de la direction pour la libération de l’accès à ses bâtiments, avait choisi d’accorder un délai supplémentaire aux syndicats, l’UTG-CGT PTT et SUD PTT, et à la direction pour s’entendre. C’est dans ces dernières heures qu’un accord a été trouvé, in extremis. Jusqu’au bout, la question de la rémunération des agents touchés par la réorganisation du service de la « demi-nuit », a cristallisé les tensions.
« Il y a eu des concessions des deux côtés. Il peut y avoir certaines frustrations mais nous cherchons désormais à retrouver un dialogue social apaisé », confie à présent Georges Abdelkader, secrétaire général de l’UTG-CGT PTT. Le service demi-nuit qui permettait le tri du courrier tout juste débarqué par avion de 18 h à minuit sera bien supprimé mais de façon progressive. Les 15 agents concernés continueront d’assurer un service de 16 h à 22 h jusqu’au 31 octobre.
Perte de salaire compensée
Leurs horaires seront par la suite réaménagés et la perte de salaire - liée notamment à l’arrêt du service les dimanches et jours fériés – sera compensée par des primes, puis, à terme par une montée en compétences. « La réorganisation du service entraînait une perte de 400 à 600 euros par mois mais avec ce que nous avons négocié, ça sera compensé. Ils pourraient même être gagnants à la fin », estime Georges Abdelkader. Jugé obsolète par la direction en raison de la baisse du flux de courrier, le service de demi-nuit garantissait une livraison au lendemain de l’atterrissage des lettres et colis aux usagers.
Enfin, les syndicats ont obtenu que les postes vacants au centre de tri de Baduel soient pourvus et que les locaux soient réhabilités. La Poste, de son côté, s’est contentée de réagir à l’accord, via un communiqué, en rappelant sa « volonté de poursuivre ses projets de réorganisation en concertation avec le personnel et les organisations syndicales dans le respect du dialogue social ».
La Direction des Entreprises, du Travail, de la Consommation et de la Concurrence de Guyane (DETCC), qui a fait office de médiateur pendant le conflit sera chargée de suivre la bonne application de l’accord. Le service de distribution du courrier sur Rémire et Cayenne qui vient de reprendre devrait quant à lui retrouver un flux normal d’ici la fin de la semaine prochaine.