Gold Cup : la ligue réaffirme sa volonté de porter le football guyanais au plus haut niveau

La ligue de football de Guyane revient sur la Gold Cup des Yana Dòkò ( à gauche Bernard Lama, vice-président; à droite Marcel Bafau, président).
Une semaine jour pour jour après le dernier match des Yana Dòkò dans la Gold Cup, la ligue de football s’explique sur le parcours de la sélection. Une façon de répondre aux polémiques qui se sont multipliées  et de réaffirmer son ambition pour le football guyanais.
Marcel Bafau, le président de la ligue de football, rappelle dès l’introduction de son propos ce vendredi après-midi qu’il n’a pas l’intention de régler ses comptes avec qui que ce soit, ou de céder à la polémique.  Pas d’attaques personnelles dans le discours du très mesuré président Bafau, mais tout de même une volonté de légitimer l’action d’une équipe de direction visée par plusieurs critiques suite aux péripéties de la sélection de football durant la Gold Cup.

Un rappel historique du parcours de la sélection Guyane


Le dirigeant du football guyanais souligne ainsi la dimension historique de ce parcours tout en pointant notre retard. Si la Guyane participait bien pour la première fois à cette compétition internationale cette année, le rendez-vous sportif de la Concacaf existe depuis 1963 se plait à rappeler Marcel Bafau. Le président de la ligue avait fait du retour de la Guyane sur la scène internationale un engagement dès son arrivée en 2010. Ce dernier souligne encore qu’il faut remonter trente-quatre ans en arrière pour voir la Guyane terminer 3e de la Coupe des nations de la Caraïbe comme elle l’a fait en s’imposant devant la Martinique le mois dernier. Retraçant son parcours personnel, Bernard Lama, le vice-président de la ligue, a indiqué pour sa part qu’il fallait parfois savoir se montrer patient pour atteindre ses objectifs à long terme.

Un peu de respect


Ce n’est pas anodin que Bernard Lama, dont la carrière professionnelle est reconnue internationalement, se soit livré durant cette conférence de presse. Certaines critiques sur l’impréparation des Yana Dòkò, l’amateurisme supposé de la ligue, ou encore le choix de faire jouer Florent Malouda, sont allés trop loin de l’avis de l’ancien international. Trop loin au point de s’interroger : « Qui joue contre son camp dans cette histoire ? » assène le dirigeant de ligue qui répète à l’envie qu’il y a toujours le joueur qui veille en lui.

« Il n’y a que ceux qui n’agissent pas qui ne sont pas critiqués »

poursuit Bernard Lama qui compare la ligue de football sous la direction de l’actuelle équipe à « une start-up », « le poil à gratter » des instances internationales. Décidé à prendre le temps de peser ses mots, Bernard Lama affirme avec force :« Je me suis battu tous les jours face à la Concacaf durant la compétition, faut-il maintenant qu’on se batte entre nous ? Je sais me battre pour faire, pour construire, mais me battre contre mon camp, je ne sais pas faire. Tout ce que je demande c’est un minimum de respect, pour moi, pour ma famille ». Un combat qui ne fait que commencer a clairement fait comprendre la ligue, en faisant allusion à l’affaire Malouda.


La jurisprudence Malouda


La ligue de football n’a pas souhaité faire de recours concernant la décision de la commission de discipline de la Concacaf qui a sanctionné lourdement la Guyane pour avoir fait jouer Florent Malouda le 11 juillet dernier face au Honduras. Une décision justifiée par deux analyses. D’abord, le premier niveau de recours interne à la Concacaf n’aboutira qu’à conforter la position soutenue par le président de la confédération. Ensuite, le niveau supérieur de recours est auprès du Tribunal Arbitral du Sport, une instance indépendante certes, mais qui engendrera une dépense insoutenable en frais de justice pour la modeste ligue de Guyane. « Nous allons nous mettre en ordre de bataille » insiste Bernard Lama. L’objectif pour la ligue est de créer « une jurisprudence Malouda » en allant batailler avec l’appui des autres ligues d’outremers confrontées à ces problématiques. Pour Marcel Bafau, le choix de la ligue d’aller à la confrontation permet de montrer à la face du monde la réalité de la situation des ligues de Guyane et des Antilles françaises. Autre acteur, la fédération française de football, cette dernière a un rôle clef en tant que principal partenaire de la ligue de Guyane. Pour Bernard Lama, il faut garder à l’esprit la volonté intacte de faire les Yana Dòkò évoluer au plus haut, « ce qui implique que la ligue soit au niveau, même si cela ne se fera pas du jour au lendemain ». « Nous avons la volonté de faire perdurer cette sélection, trouver les moyens financiers pour poursuivre l’aventure » a ponctué le président Bafau face aux inquiétudes quant à l’avenir des Yana Dòkò.