Les employés du seul producteur de ciment en Guyane, la société Argos dénoncent le management de la direction qu’ils jugent désastreux pour l’entreprise. Ils sont en grève pour une durée illimitée.
Pour l’heure, c’est le statu quo dans ce conflit malgré une tentative de médiation de l’inspection du travail ce lundi. Chacune des parties campe sur ses positions. Les grévistes qui ont réussi à échanger en visioconférence avec le PDG du Groupe Argos basé au Panama, exigent la venue de ce dernier en Guyane dans les plus brefs délais.
Selon les grévistes, 27 des 30 salariés de l’entreprise sont mobilisés et constituent le piquet implanté devant la cimenterie à Dégrad-des-Cannes.
Des conséquences graves pour la filière BTP
Cette mobilisation au sein de l'unique usine de ciment en Guyane met en danger le secteur du BTP. En effet, le poids de la société Argos dans l’économie guyanaise se renforce un peu plus chaque année.
En 2022, un peu plus de 107 000 tonnes de ciments ont été consommées, par le secteur du BTP, cela représente 8500 tonnes de plus qu’en 2021. Et cette hausse de la demande, concerne toutes les catégories du produit : 7500 tonnes supplémentaires pour le béton préfabriqué, à base de ciment, pour les gros œuvres et plus de 400 sacs de ciment vendus par les détaillants l’an dernier par rapport à il y a 2 ans. Le tout, fourni par un seul producteur : Argos.
On comprend donc, que l’arrêt de la cimenterie guyanaise, constitue une catastrophe pour la filière. Depuis vendredi dernier, sur certains chantiers d’importance comme le futur commissariat de Cayenne, des établissements scolaires ou des logements sociaux, les opérateurs ont commencé à ralentir voire à stopper les machines alors que même que le BTP entame, le premier de ses six mois de forte activité.