Guyane : explosion des saisies de cocaïne en 2015

Chien renifleur (image d'illustration)
L’an dernier, les douanes de Guyane ont saisi trois fois et demie plus de cocaïne qu’en 2014. Le nombre de mules interpellées est lui aussi en forte augmentation.
En 2014, les douanes ont saisi 100 kilos de cocaïne en Guyane. En 2015, ces mêmes services ont mis la main sur 372 kilos de poudre blanche, soit une augmentation de trois fois et demie d’une année sur l’autre, a annoncé mardi à Cayenne Philippe Griset, le directeur régional des douanes. Le nombre de mules interpellées, au sens douanier du terme (personnes ayant ingéré ou inséré de la cocaïne),  augmente lui aussi, mais dans une moindre mesure. Les douanes ont arrêté 176 mules l’année dernière, contre 128 mules en 2014. Si l’on considère les mules au sens large (au sens judiciaire du terme, c'est-à-dire des personnes transportant de la cocaïne, notamment dans leurs bagages), le chiffre grimpe à 335 mules arrêtées l’an dernier. En moyenne, les forces de l’ordre ont donc arrêté quasiment une mule par jour en Guyane en 2015, le plus souvent à l’aéroport Félix Eboué, mais aussi à Saint Laurent, ou sur la RN1, lors de contrôle routiers.
 

Explosion de la demande

Pour expliquer cette explosion des saisies, les douanes avancent plusieurs explications : d’abord des techniques de contrôle plus adaptées, ensuite l’augmentation du trafic, en raison de la croissance de la demande de cocaïne en Europe. L’offre toujours plus abondante a fait chuter les prix de vente au fil des ans, sur les marchés des pays développés. Un trafic très juteux : produit dans les laboratoires de Colombie ou du Pérou, la drogue qui passe par la Guyane transite par le Vénézuela, puis le Surinam, selon le directeur des douanes. Lors de son transport en Guyane, dans le cadre du trafic, la cocaïne vaut environ 5 euros le gramme. Elle est vendue ensuite 50 à 70 euros le gramme en Europe, en fonction de sa qualité, car elle est souvent « coupée », c'est-à-dire mélangée avec d’autres substances, parfois jusqu’à 80 % à 90 %. Les  bénéfices sont donc énormes pour les trafiquants, ce qui permet d’éponger rapidement les pertes quand une partie de la marchandise est saisie.

Ler eportage de Jocelyne Helgoualch