La faune de Guyane compte plus de 1 500 espèces de vertébrés. L’état des lieux, réalisé montre que 166 d’entre elles sont menacées. Le dauphin de Guyane Sotalia Guianensis, est une espèce en danger, le poisson d’eau douce, l’Harttiella pilosa est carrément une espèce en danger critique, c’est-à-dire, que cette espèce est exposée à une extinction imminente.
Les oiseaux menacés
La Liste rouge des espèces menacées, est un document fondamental pour la préservation de la biodiversité.
Ce projet a été soutenu localement par la DEAL Guyane, et mis en œuvre par les structures référentes du département. Cette dynamique d’évaluation s’inscrit, dans le cadre de la Liste rouge des espèces menacées en France, portée par l’UICN et le Museum national d’Histoire naturelle.
- Pour les oiseaux en Guyane, il en ressort, que le Tyranneau barbu (Polystictus pectoralis), est une espèce exposée à une disparition imminente, c’est le dernier niveau de risque avant l’extinction de l’espèce à l’état sauvage.
Cet oiseau emblématique des savanes sèches, subit directement des menaces liées à son environnement, l’utilisation des savanes pour l’agriculture, l’élevage, et l’urbanisation. La Bécassine géante, la Sturnelle des prés ou le Pipit jaunâtre, sont des espèces, toutes classées “En danger critique” en Guyane.
Les mammifères en danger en Guyane
Parmi les marsupiaux, le genre Cryptonanus comprend cinq espèces encore vivantes. Toutes très petites et pesant de 5 à 40 grammes, ces espèces sont particulièrement mal connues. Le Cryptonanus nov. Sp, est une espèce en danger.
Le tapir terrestre, Tapirus terrestris, est une espèce bien connue des guyanais, et selon le site de l’uicn, cette espèce est dans la zone vulnérable. Malgré l’interdiction de sa commercialisation et la mise en place récente de quotas, l’espèce est essentiellement menacée par la chasse. Les taux de prélèvements observés, y compris dans la chasse traditionnelle, dépassent régulièrement les taux maximum considérés comme durables.
- Le lamantin Antillais, est classé « en danger », en Guyane.
Du fait de sa fragilité et de son caractère emblématique, le lamantin est un animal mystérieux, qui a une grande importance culturelle au sein des différentes communautés traditionnelles de Guyane. Les principales menaces pesant sur cette espèce sont les prises accidentelles dans les filets de pêche côtiers et le braconnage occasionnel pour sa chair. Dans certaines zones, il est aussi probablement affecté par le trafic maritime et la qualité de l’eau, qui peuvent contribuer à limiter son abondance.
Le dauphin de Guyane Sotalia guianensis
- Le Dauphin de Guyane, présente un caractère sédentaire, est classé dans la catégorie “En danger” Les captures accidentelles dans les filets de pêche sont la principale cause de mortalité des animaux retrouvés échoués en Guyane. On dénombre en moyenne un échouage tous les deux mois. La Sotalie est également menacée par la dégradation de ses habitats due aux rejets d’eaux usées, aux intrants utilisés dans l’agriculture et à l’orpaillage.
La tortue luth, Dermochelys coriacea
- L’emblématique tortue luth, très appréciée par la population locale, et les touristes, est classé en « situation vulnérable », selon la Liste rouge de l’UICN ( Union Internationale pour la conservation de la nature). Les captures accidentelles sont à l’origine de l’essentiel du déclin de ses populations. Lors de leur venue à terre pour pondre, les tortues luths sont victimes des filets côtiers. Elles subissent également une dégradation de leurs sites de ponte à cause du développement urbain. Les œufs sont particulièrement exposés aux chiens errants, tout comme les nouveaux-nés, également sensibles à la pollution lumineuse.
Exemples de reptiles en danger en Guyane
- Crotale sud-américain Crotalus durissus
Le Crotale sud-américain, est une espèce en danger en Guyane. Ce serpent réside essentiellement dans les savanes du littoral ouest. Ces zones représentent moins de 0,3 % du territoire guyanais. Le Crotale sud-américain est menacé par les incendies fréquents en saison sèche et par la dégradation de ses habitats naturels du fait des pressions de l’activité humaine. Il est également victime d’écrasements sur les routes et de destructions volontaires. Seules « la réserve naturelle de l’Amana » et la zone naturelle interdite du Centre spatial guyanais représentent des îlots de refuge pour cette espèce, classée.
- La tortue Podocnémide de Cayenne Podocnemis unifilis
Cette espèce est en situation de vulnérabilité. Elle est l’unique tortue fluviatile au sens strict, entièrement dépendante des cycles hydrologiques. En Guyane, l’espèce est restreinte à l’Est du département. Cette tortue connaît un déclin marqué de ses populations sur l’ensemble de son aire de répartition, à cause du prélèvement des œufs et à la perte d’habitats du fait de l’orpaillage et de la déforestation. Dans notre département, l’espèce fait l’objet d’une protection réglementaire intégrale.
Exemples d’amphibiens et de poissons « d’eau douce » en danger
- L’Harttiella pilosa, est une espèce de poisson, classée « en danger critique ». Cette espèce évolue, dans un milieu caractérisé, par une eau courante, un substrat rocheux, complété de débris végétaux. Ce poisson évolue dans un biotope particulier, le rendant particulièrement vulnérable à toute perturbation de son environnement. L’habitat de cette espèce est également sous pression de l’orpaillage, menacé par le développement de sites miniers alluvionnaires.
- Un amphibien vulnérable
L’Anomaloglosse de Granville, Anomaloglossus degranvillei, est un petit amphibien terrestre et diurne. Les causes de cette régression d’amphibiens, sont pour l’instant inexpliquées. Cette espèce occupe des milieux très stables en termes de température et d’hygrométrie. Une hypothèse avancée, cet amphibien pourrait ainsi être sensible aux perturbations, même légères, de son environnement. L’infection par le champignon pathogène Batrachochytrium dendrobatidis, connu pour être responsable de déclins particulièrement sévères chez d’autres espèces d’amphibiens vivant dans des milieux similaires en Amérique centrale, dans les Andes et en Australie, pourrait également être impliquée.
Il faut savoir que
Aucune Liste rouge, n’existe à l’heure actuelle, pour les invertébrés (ex insectes), ni pour les plantes parmi lesquelles, on trouve beaucoup d’espèces menacées.
Le GEPOG, a largement contribué à l'élaboration de ces Listes rouges régionales, y compris pour les autres groupes faunistiques.
En Guyane, différentes pressions pèsent sur les espèces de la faune et leurs habitats naturels. L’assèchement et le comblement des zones humides et le défrichement des forêts littorales réduisent également l’habitat naturel des espèces. La chasse constitue une autre pression pour les espèces ciblées.
Pour aller plus loin
https://uicn.fr/liste-rouge-vertebres-guyane/
https://uicn.fr/wp-content/uploads/2017/06/liste-rouge-faune-vertebree-de-guyane.pdf