Les habitants d'Iracoubo se mobilisent contre la pêche clandestine : sept tapouilles illégales et des kilomètres de filets repérés

Une action citoyenne contre la pêche clandestine. Des particuliers sont allés constater eux-mêmes la présence de tapouilles illégales au large d’Iracoubo. Ils avaient alerté les autorités il y a quinze jours.
Sans résultat…Ils y sont retournés ce samedi, et le constat est édifiant.
 
A la recherche des tapouilles clandestines, Sylvian quitte de bon matin le bourg d’Iracoubo sur son bateau. Il embarque des amis, pêcheurs de loisirs, chasseurs, comme lui-même… tout le monde est aux aguets…L’embarcation pénètre sur une crique.
Mais rien ce jour-là dans la crique. Cap vers la mer, très vite nous croisons une première tapouille clandestine venue du Guyana pêcher dans les eaux guyanaises. Autre trouvaille, un filet tendu dans l’eau par les pêcheurs illégaux : plusieurs kilomètres de longueur avec des mailles serrées, hors normes qui font de gros dégâts…
Maxime Mindjouk pêcheur plaisancier explique :

"Ce sont des filets de maille 60 pour les petits poissons. Avant ils ne pêchaient que l'acoupa rouge, les gros poissons, maintenant, ils s'attaquent aux plus petits. Là ,c'est la saison des mulets, et il n'y en a déjà plus"


400kgs de poissons 


Trois fois durant la navigation, l’équipage a constaté la présence de ces filets illégaux au large d’Iracoubo.
Ne sachant pas qui nous sommes, une tapouille tente de s’enfuir. Ce bateau vient du Guyana avec six marins dans la cale, et 400 kgs de poissons, selon le capitaine :

 "On ne peut plus pêcher nous les Guyaniens au Surinam donc on vient ici, on ne lèse personne, on travaille et on repart. Oui, je sais que c'est illégal, mais on vient seulement quelques jours, et on s’en va "


Sept tapouilles clandestines


Sur 50 kms, la petite équipe d’observateurs a compté sept tapouilles clandestines, cela peut aller jusqu’à 25, certains jours, jusqu’à Organabo, selon eux. Ces pêcheurs dénoncent la passivité des autorités.
Sylvian Saïbou pêcheur affirme :

"Chaque fois que nous sortons en mer, nous voyons ces tapouilles. A chaque fois nous prévenons les autorités et rien ne se passe. Les autorités préfèrent s'occuper des Grands Frères, il faut que les autorités viennent dans nos eaux pour intervenir, sinon c'est nous qui le ferons".


Vingt cinq tapouilles à Ouanary


Ces passionnés de la mer comptent poursuivre leurs opérations de vigilance, dans l’ouest mais aussi dans l’est. Ils signalent une situation très préoccupante dans la zone de Ouanary, dans l’embouchure de l’Oyapock, avec 25 tapouilles observées la semaine dernière.