Haïti-Colombie : l'alerte migratoire est donnée !

Des milliers de migrants, pour la plupart haïtiens, sont coincés à Necocli, une petite ville près de la frontière entre la Colombie et le Panama. Ils arrivent d'un peu partout avec pour objectif d'atteindre l'Amérique du Nord. Ils fuient l'insécurité ou la pauvreté.
Carte Haïti/Colombie

Des milliers de migrants, pour la plupart haïtiens, sont coincés à Necocli, une petite ville près de la frontière entre la Colombie et le Panama. Ils arrivent d'un peu partout avec pour objectif d'atteindre l'Amérique du Nord. Ils fuient l'insécurité ou la pauvreté mais se retrouvent dans des conditions sanitaires difficiles. Et le périple est loin d’être achevé pour eux.

Direction : Amérique du Nord

Certains ont déjà traversé une bonne partie de l'Amérique Latine. Des milliers de migrants arrivent du monde entier à Necocli en Colombie. Parmi eux, une forte majorité d'Haïtiens. Beaucoup fuient l'insécurité, ou la pauvreté, dans leur pays, comme dans d'autres Etats, où ils avaient émigré auparavant mais qui sont touchés par la crise économique liée au covid et au confinement. Leur destination finale est l'Amérique du Nord.

Une longue attente avant de pouvoir se rendre au Panama

Toutefois, ils sont bloqués dans la petite cité colombienne et vivent dans des conditions sanitaires déplorables. L'attente est longue avant qu'un bateau les emmène de l'autre côté de la baie d’Uraba, aux portes du Panama. Un transport payé au prix fort. Cela n’entame pas la joie de Sonia Charles, migrante haïtienne. Pour elle, c’est enfin le jour J :

"Je suis ici depuis plus de 20 jours et je suis reconnaissante de pouvoir enfin sortir. Nous allons là-bas pour que Dieu nous aide et que nous puissions aider notre pays."

 

Des migrants admis au compte-goutte

Migrants interceptés par les autorités

Des migrants de plus en plus nombreux à Necocli car le Panama n'a qu'entrouvert la porte après l’avoir fermée à cause de la pandémie de covid. Fin juillet, les autorités locales ont proclamé l’Etat de « calamité publique ». Jorge Tobón Castro, le maire, parle maintenant de goulot d’étranglement et souhaite que le pays voisin change d’attitude :

Le Panama devrait revoir sa décision de ne laisser passer que 500 migrants de Necocli chaque jour. Nous recevons environ 1 500 migrants quotidiennement. Il n'est pas possible que seuls 500 soient autorisés à passer. Nous avons donc environ 900 migrants de plus qui restent ici chaque jour et nous en sommes maintenant à 15 000 migrants.

 

Un long périple

Cette année, déjà, des dizaines de milliers de migrants ont transité via Necocli ou y sont en attente. Et à partir de là, le périple est loin d'être terminé. Ils doivent ensuite franchir la jungle de Darien au Panama : 5 ou 6 jours de marche épuisante. Avant de poursuivre à travers l'Amérique Centrale jusqu'au Mexique, aux Etats-Unis, ou au Canada. Souvent rançonnés en chemin par des passeurs sans scrupule...