"Je continue d'appeler les Etats membres à déployer une force multinationale qui ne soit pas des Nations unies, composée de forces spéciales de police avec l'appui d'unités militaires, fournies par un ou plusieurs pays, qui puissent coopérer le gouvernement de Haïti, avec la bienveillance du Conseil de sécurité", écrit Antonio Guterres dans un courrier du 14 août, consultée par l'AFP, qui n'a pas été rendue publique.
Les gangs contrôlent environ 80% de Port-au-Prince
Tenter de "régler la situation sécuritaire en Haïti demande de prendre un ensemble de mesures coercitives pour faire appliquer la loi, dont le recours effectif à la force dans des opérations de police ciblées contre des gangs lourdement armés", fait valoir le secrétaire général de l'ONU.
Lui et le Premier ministre haïtien Ariel Henry appellent, depuis des mois, à une intervention internationale pour soutenir la police locale. Les gangs contrôlent environ 80% de la capitale Port-au-Prince et les meurtres, viols, enlèvements contre rançon et vols à main armée sont quotidiens.
Le Kenya prêt à prendre la tête de cette force
Fin juillet, le Kenya a annoncé être prêt à prendre la tête de cette force multinationale et à déployer 1.000 policiers "pour aider à former et aider la police haïtienne à rétablir la normalité dans le pays et à protéger les installations stratégiques". Une proposition qui nécessite un feu vert du Conseil de sécurité, même si cette force armée internationale ne serait pas dépêchée sous drapeau de l'ONU.
Après l'annonce kényane, les États-Unis, qui président en août le Conseil de sécurité, se sont engagés en début du mois à dégager des ressources, sans être plus précis, et à déposer "dans un proche avenir", avec l'Equateur, une résolution d'autorisation devant le Conseil.
Le secrétaire général de l'ONU a salué, dans son courrier, l'initiative de Nairobi pour cette force, dont Haïti a besoin de "manière urgente", et le soutien exprimé de plusieurs Etats des Caraïbes : Bahamas, Jamaïque, Antigua-et-Barbuda.
"Nous espérons que d'autres pays vont également se manifester (...) et que le Conseil de sécurité va avancer suivant les recommandations du secrétaire général", a insisté ce 16 août son porte-parole adjoint Farhan Haq.