Hausse des cas de paludisme en Guyane : environ 30 personnes détectées par semaine

Larves de moustiques en laboratoire.
Le paludisme gagne le littoral guyanais. Alors que la maladie est généralement détectée dans l'intérieur du territoire, des cas ont été recensés à Matoury ou encore à Macouria ces dernières semaines. En novembre et décembre 2023, le nombre de malades a explosé sur le territoire.

Au cours de la dernière semaine de décembre 2023, 30 cas de paludisme (aussi appelé malaria) ont été déclarés en Guyane. Autant ont été recensés pour la première semaine de janvier 2024, soit une soixantaine de cas en seulement deux semaines.

Sur l'ensemble de l'année passée (2023), 342 cas de paludisme ont été diagnostiqués en Guyane. Une nette augmentation a été observée en novembre et décembre. C'est pendant cette courte période que 67% des cas annuels ont été recensés.

À titre de comparaison, 51 cas de paludisme ont été enregistrés en 2022 en Guyane.

De nombreux foyers

Plusieurs foyers ont été détectés sur le territoire. Il faut bien différencier le lieu de contamination et le lieu de résidence du malade, souligne le docteur Francky Mubenga, responsable de la veille sanitaire à l'ARS. Le lieu présumé de contamination est particulièrement important. Selon les données récoltées à la fin de l'année, les foyers observés se situaient à :

  • Saint-Georges de l'Oyapock
  • Régina
  • Roura, notamment dans le village de Cacao
  • Matoury (surtout à Stoupan et dans le village Sainte-Rose de Lima)
  • Montsinéry
  • Macouria

"À chaque fois qu'il y a eu des cas, notamment des foyers, une action de lutte a été déployée. Certaines actions sont programmées pour le début de l'année 2024", annonce le professeur.

Se protéger des moustiques pour protéger ses proches

Dr. Francky Mubenga rappelle les bons gestes à adopter : 

Protégez-vous bien des moustiques en utilisant des répulsifs, des moustiquaires, en portant des vêtements longs, en éliminant les eaux stagnantes. Lorsque vous êtes malades et qu'on vous demande de vous protéger contre les moustiques, faites-le parce que vous vous protégez vous-même et vous protégez aussi vos proches.

En effet, "le moustique, quand il se balade, il pique la personne qui est malade, en phase infectante, et pique d'autres personnes qui sont saines et continue à contaminer d'autres personnes", explique le professeur.

L'Agence Régionale de Santé de Guyane revoit actuellement, avec les acteurs du terrain, la cartographie du risque. La dernière mise à jour date d'octobre 2023 et les risques forts étaient localisés dans l'intérieur du territoire principalement.

La dernière carte de risque du paludisme en Guyane