En Guyane depuis 1977 des Hmongs sont toujours en attente d'une naturalisation

Le village de Cacao
En 1977, une quarantaine de familles hmongs arrivent en Guyane. Si, depuis, une majorité de ces personnes a obtenu la nationalité françaises, parmi elles certaines attendent toujours, malgré plusieurs demandes, de devenir enfin françaises après des années de dur labeur sur le sol de la Guyane.


 
Dans le petit village de Cacao, les Siong font partie des toutes premières familles à être arrivées en Guyane. Ndoua et Djoua Siong sont partis du Laos comme réfugiés politiques.
En provenance de Bangkok, ils ont débarqué en Guyane pour y construire une nouvelle vie. Ils avaient tous les deux 20 ans et deux enfants quand ils débarquent en 1977 à Cacao.
Ndoua Siong joue de l'instrument traditionnel Khene
42 ans plus tard, cette famille d’agriculteurs vit toujours au village. Tous leurs  enfants et petits enfants sont français mais les parents Siong  demeurent encore aujourd’hui des étrangers. Ils cumulent 42 ans de carte de séjour et malgré des demandes répétées de naturalisation, leurs dossiers sont systématiquement refusés comme le dit en français Ndoua Siong :

"Cela fait 4 fois que fais des papiers pour demander la nationalité française ... c'est mis à la poubelle... je suis trop vieux"

Ndoua et sa femme ne parlent pas très bien français. Arrivés à 20 ans et  partis tout de suite dans les champs, parler français et avoir des papiers n’étaient pas leur priorité. C’est pourtant la barrière de la langue qui est le motif invoqué par la préfecture pour leur refuser la nationalité française.
Pour leurs enfants, cette situation est une véritable injustice. Toute la famille est française sauf eux alors qu’ils ont travaillé durant plus de 40 ans pour construire Cacao et nourrir la Guyane. Ils sont très déçus de cette situation.
Ndoua et Djoua Siong ne sont pas les seuls à Cacaoà vivre cette  situation. Il y a 2 ans, un recensement a été fait au village, ils seraient une dizaine d’anciens à ne toujours pas être reconnus français. La République les a oublié.