Son exposition a fait sensation en mars dernier. Antoine Dinguiou est de retour avec un nouveau projet. Cette fois, l'artisle y inclut la jeunesse. Le 21 avril, il a présenté au président de la Collectivité Territoriale de Guyane un projet artistique à dimension éducative autour des arts guyanais, qu’il souhaite développer au sein des établissements scolaires du secondaire (de la 6ème à la terminale).
Pour les élèves et peut-être aussi pour le grand public...
Ces inititiations prendraient la forme de cours ou encore d'ateliers, mais pas seulement. "Il y a des élèves qui passent des examens et qui sollicitent le tembé comme option, donc je serai là et nous serons là", explique Antoine Dinguiou. "Nous", parce que le spécialiste du tembé inclut d'autres arts guyanais. Il pense notamment au maluwana, cet art wayana également appelé ciel de case.
Et pas de panique pour les adultes qui souhaitent aussi s'initier aux arts de Guyane. "Il se peut que le public externe veuille avoir des cours. Nous, on va s'organiser avec la CTG afin que - sur l'île de Cayenne - nous ayons des espaces, afin d'avoir, à disposition, des salles dans les établissements publics pour transmettre ce savoir-faire", explique l'artiste.
Déjà quatre artistes mobilisés
Il y a d'autres artistes aussi que j'ai déjà contactés. On fera un travail ensemble, afin de recenser les différentes disciplines dans l'art. Les Amérindiens, les Bushinengués et les Créoles... donc tous ceux qui auront un savoir-faire à transmettre. Nous ferons en sorte que le Rectorat et la CTG nous accompagnent afin qu'il y ait des parcelles qui nous permettraient d'enseigner nos savoir-faire.
Antoine DINGUIOU, artiste tembé à l'initiative du projet éducatif
Il a, pour l'instant, pu mobiliser Franky Amété, Carlos Adaoudé et Aimawale Opoya. "Ce que je souhaite, c'est que le savoir-faire guyanais soit au regard et à la portée des élèves guyanais"., dit-il. Cela éviterait, selon lui, qu'un élève ait à effectuer des recherches compliquées lorsqu'il s'intéresse au tembé ou à l'art amérindien.
Une rencontre avec le Rectorat de Guyane
Ce projet part d'un constat.
Je suis de la vallée du Maroni, donc des sites isolés. Et je pense que si nous ne bougeons pas, ce ne sont pas les autres qui bougeront à notre place. Chacun a sa culture propre, qu'il défendra. Moi, je trouve qu'il y a une absence de défense de notre propre culture - c'est-à-dire les Amérindiens et les Bushinengués - donc je veux inciter mes amis guyanais, quelle que soit l'origine, à faire valoir leurs droits en matière culturelle.
Antoine DINGUIOU, artiste tembé à l'initiative du projet éducatif
Prochaine étape après la rencontre du président de la CTG, un rendez-vous au Rectorat. "On va se rencontrer avant les vacances pour que nous puissions déjà cibler les zones et les différents établissements qui seront retenus", explique Antoine Dinguiou.