Intoxication au plomb : le couac sous surveillance

La farine de manioc appelée couac en Guyane
Un séminaire dédié aux travaux scientifiques des jeunes médecins et chercheurs de Guyane s'est tenu le 29 novembre à Cayenne. Au cœur des débats : les pathologies infectieuses et émergentes. En Guyane, les cas d’intoxication au plomb par le couac (semoule de manioc) seraient nombreux.

Un taux de plomb quatre fois plus élevé qu’en Métropole


Les cas d’intoxication au plomb en Guyane sont nombreux, c’est un problème de santé publique. La situation est d’ailleurs surveillée de très près par les autorités sanitaires.
Diane Rimbaud médecin généraliste est à l’origine d’une étude sur l’intoxication au plomb en Guyane. Elle  rappelle  les résultats de ses recherches menées en 2013 sur les femmes enceintes dans l’Ouest guyanais.

« Les résultats de notre étude, démontrent qu’il y a une forte prévalence de l’imprégnation au plomb chez les femmes enceintes; Le taux est quatre fois plus élevé qu’en Métropole.»


Le couac consommé en grande quantité


Une situation préoccupante, d’autant plus que ce phénomène de saturnisme serait lié à plusieurs facteurs.
Mais le couac, qui fait partie des aliments communs sur le territoire, pourrait être à l’origine d’une grande partie de ces intoxications précise
Diane Rimbaud précise :

« Notre étude montrait que les taux élevés étaient retrouvés chez les personnes qui consomment du couac et du manioc quotidiennement. Cela ne veut pas dire que tous  les couacs sont contaminés »


Le manioc – à partir duquel est fabriqué le couac - mais aussi ses différentes préparations, font l’objet de plusieurs enquêtes. L’agence régionale de santé, l’ARS, indique par exemple qu’elle vient d’évaluer ce que coûterait le remplacement des râpes à manioc sur l’Oyapock, s’il est avéré que de tels outils peuvent participer à l’intoxication d’une partie de la population.
Enfin, les plombs de chasse pourraient également être en cause, avec la consommation du gibier.

Des effets dévastateurs


Les autorités sanitaires ont désormais mis en place une surveillance étendue  à l’ensemble de la Guyane. Pour les femmes enceintes, les effets de cette intoxication peuvent prendre la forme d’hypertension artérielle ou d’accouchements prématurés. Ces effets peuvent également être présents au niveau du fœtus.
Chez l’enfant, on observe des déficits du quotient intellectuel, dus au saturnisme.

Le reportage de Guyane 1ère