Iracoubo : Cécile Kouyouri, chef coutumier de Bellevue

Cécile Kouyouri, chef coutumier de Bellevue à Iracoubo
Première femme devenue chef coutumier en Guyane, il y a un 21 ans, Cécile Kouyouri conserve l’âme d’une pionnière. Son village, Bellevue à Iracoubo, vient d’obtenir une concession collective pour y développer des abattis. Résultat d’un long combat entre tradition et modernité.
Le long de la piste, qui traverse la savane de Yanou, la communauté amérindienne de Bellevue vient d’obtenir une concession de 1 000 hectares, pour y développer des abattis et donc assurer sa subsistance.
Si cette concession a été accordée par l’Etat en septembre dernier, c’est grâce à l’intervention de Cécile Kouyouri, chef coutumier du village de Bellevue, sur la commune d’Iracoubo. Elle a rappelé à la ministre des Outre mer, Annick Girardin que la demande datait de 20 ans.
Cécile Kouyuri est une  femme respectée qui maintient son autorité au prix d’efforts constants, notamment auprès des élus.
C’est son père qui a créé le village de Bellevue. Cécile Kouyouri est née avant cette fondation, à Gros Roche.
Elle est aujourd’hui couturière, une profession qu'elle avait à coeur d'exercer.

Dès l’âge de six ans, elle entame sa scolarité dans un cadre religieux, chez les sœurs, d’abord à Sinnamary, puis à Saint-Laurent et Cayenne. Tout en revenant régulièrement dans sa famille.
Un aller retour constant entre ville et tradition amérindienne.

Première femme chef coutumier


En 1997, elle devient la première femme de Guyane à accéder au statut de chef coutumier. Le village était alors resté 13 ans sans représentant.

Aujourd’hui, la localité se développe. Elle s’est dotée d’un marché, afin de valoriser la production de ses abattis et de son artisanat.

Ses proches savent que son rôle de garante des traditions n’est pas toujours facile dans un monde en perpétuel changement et ils l'admirent pour sa détermination et son courage.

Les défis que devra relever Bellevue dans les prochaines années sont importants. Il s’agira – encore une fois – de faire entendre cette voix qui a su s’imposer aussi bien aux élus, qu’aux jeunes générations.