Cinq histoires sur la Guyane couchées sur du papier. En janvier 2021, la Collectivité Territorial de Guyane lance un appel à projets nommé "J’écris ma Guyane". Une sélection est alors organisée. Cinq candidats sont choisis pour rédiger cinq romans de 150 pages chacun environ. Pour aller au bout de leur projet, les candidats bénéficient d'une bourse d’écriture de 5 000 euros chacun.
Cinq romans, cinq auteurs et cinq thèmes
Ils sont chacun accompagnés par un coach individuel pendant un an. Ces professionnels de la littérature sont chargés de suivre le développement du style littéraire des candidats, d’accompagner la construction des ouvrages et de préparer la publication pour le futur éditeur. Au 8 janvier 2022, les ouvrages rédigés par les lauréats sont bientôt terminés.
L’idée est de créer une collection de cinq livres (appelée 'J’écris ma Guyane', ndlr). On veut que les Guyanais racontent leur histoire : la Guyane, par les Guyanais.
Dernière ligne droite avant la remise
Du 7 au 9 janvier 2022, les candidats sont réunis pour un séminaire, dans un hôtel de Matoury. Il s’agit d’une "résidence d’écriture". A la fin de leur séjour, ils devraient pouvoir remettre leurs textes finalisés. Pour l’instant, tous ne sont pas au même stade de rédaction. Selon Tchisséka Lobelt, directrice du livre et de la lecture de la CTG, deux romans sont presque prêts, deux autres en sont à la relecture et le dernier auteur a besoin de plus de temps.
Pendant ces trois jours, plusieurs ateliers sont organisés. Les primo-écrivains ont des entretiens individuels avec l‘écrivain Jean-Paul Delfino, l’un des accompagnateurs et l’auteur de plusieurs dizaines d'œuvres littéraires. Ils ont aussi des séances d’écriture intensives pour avancer sur leurs ouvrages dans un environnement calme. C’est également l’occasion de présenter leurs écrits aux autres membres du dispositif et de poser des questions aux professionnels.
Conserver l'identité guyanaise
A l'issue des entretiens individuels qu'il a menés, Jean-Paul Delfino salut l'initiative prise par la Collectivité de Guyane. "L’objectif, c’est que cette opération se renouvelle tous les deux ans ou tous les ans", déclare l'écrivain. Elle permettra, selon lui, de préserver l'histoire de la Guyane racontée par des personnalités civiles et pas seulement par des professionnels, ni des politiques.
Il y a des véritables plumes, de véritables voix qui pourront être représentatives de la Guyane. Ça permet de faire remonter à la surface plein d’histoires et de termes techniques qui disparaissent. Arrêter le temps et mettre sur le papier, c’est l’équivalent de graver dans le marbre. Ça me semble important de préserver ces éclats de mémoires. Ce dispositif, c’est la Guyane qui décide de sauvegarder son passé pour laisser des traces à l’avenir. Ça permet de conserver l’identité Guyanaise.
Pour la culture et le patrimoine
Selon la collectivité, les objectifs de "J’écris ma Guyane" sont les suivants : "collecter certains éléments de l’histoire et du patrimoine contemporain de Guyane (1960 – 1990) à travers des fictions, des romans historiques, des témoignages de personnalités qui ont contribué par leur engagement culturel, social ou politique au développent de la Guyane", "diversifier les genres littéraires", "révéler de nouveaux auteurs" et "conforter les auteurs existants".
Pour un savoir plus sur ces ouvrages, notez que leurs thèmes sont les suivants : le monde rural guyanais, une personnalité politique guyanaise, la Guyane des années 1980, l’or et la bijouterie de Guyane et la Guyane des années 1960. Les titres provisoires des cinq romans sont Mango, L’homme du Maroni, L’or rose de Guyane, Gabriel Lanois et Mouché Aubin et ses cinquante douze vies. La CTG recherche actuellement un éditeur pour publier la collection "J’écris ma Guyane".