La jeunesse de l'Ouest Guyanais en marche pour la commémoration de l'abolition de l'esclavage

L'itinéraire de la grande marche entre Maripasoula et Papaïchton
Les jeunes collégiens du Maroni marcheront ce samedi 9 juin de Papaïchton à Maripasoula, soit une quarantaine de kilomètres, pour commémorer l'abolition de l'esclavage. Une épreuve à la hauteur de la symbolique de cet événement si particulier qu'est l'abolition de l'esclavage pour les peuples noirs.
Les trois collèges du Maroni (Gran Man Difou de Maripasoula, Charles Tafanier de Papaïchton, et Kartadinama de Grand Santi) organisent conjointement la deuxième édition de la marche entre Papaïchton et Maripasoula, à l'occasion de la commémoration de l'abolition de l'esclavage, le samedi 9 juin 2018. Le parcours totalisera une quarantaine de kilomètres. Cette marche est un véritable défi pour les jeunes collégiens et leurs enseignants qui tenteront de couvrir la distance en prônant des valeurs fortes que sont l'esprit d'équipe, le dépassement de soi, l'entraide et le soutien mutuel.

Un dispositif bien huilé


Des dispositions sont d'ores et déjà prises pour garantir la sécurité de tous les participants, élèves comme enseignants. Des brigades de gendarmerie des communes de Maripasoula et de Papaïchton ainsi que du personnel de santé seront mobilisés. Le corps enseignant chargé de l'Education Physique et Sportive (EPS) des élèves des trois collèges du Maroni sont actuellement à pied d'oeuvre pour préparer au mieux cet événement exigeant pour les organismes.

Sur le littoral, les élèves du collège de la Canopée ainsi que ceux du lycée Lama-Prévot marcheront aussi à l'occasion de la commémoration de l'abolition de l'esclavage. Ils partiront à 9h15 du parking du stade Edmard Lama après une conférence d'une heure animée par l'historien Eugène Epailly et rejoindront l'habitation Mondélice à Rémire-Montjoly, site emblématique de l'histoire de l'esclavage en Guyane.
La marche, symbole de contestation non-violente et pacifique
« La marche s’accompagne aussi d’une notion d’effort physique qui prouve un engagement, une croyance en une cause. » La pénibilité de la tâche est alors évocatrice d’une volonté de convaincre l’opinion. On retrouve alors dans les marches de protestation des aspects du pèlerinage religieux. Comme cet indien connu sous le nom de Lotan Baba, qui a choisi de rouler sur lui même sur plus de 4000 kilomètres… Aucune revendication, sauf celle de vouloir atteindre l’illumination totale.

Si la marche est non-violente, elle n’en reste pas moins une force en mouvement. En tant que masse plus ou moins imposante, elle est la déclaration d’une puissance potentielle, comme les marches militaires. « Mais on ne peut pas parler d’intimidation, précise Sylvie Ollitrault. Elle proclame plus qu’elle menace. Elle établit un rapport, physique certes, avec une opinion ou un gouvernement qui peut y voir par exemple un poids électoral. »

Source : Presse Cité