Fanm Djok, fanm Dibout du haut de ses 1,82m, Béatrice Edwige, Mananaise de coeur née à Paris, offre à la Guyane la troisième médaille d'or olympique de son histoire.
Un exploit qui n'a pas laissé indifférents les Guyanais à commencer par ses parents. Avec sa maman, Patricia Edwige-Aymon, la championne olympique a constamment communiqué par téléphone depuis Tokyo. Une maman impliquée dans la promotion du handball et l'émancipation des femmes dans l'ouest guyanais avec l'association Béatrice Seynabou Edwige (BSE) Nou La Pou Zot.
La réaction de Patricia EDWIGE-AYMON, maman de Béatrice EDWIGE, au micro de Patrick CLARCK
Quant à son père, le sénateur et conseiller municipal de Mana, Georges Patient, il s'est fendu d'un tweet pudique mais emprunt de fierté.
Bravo SEYNABOU,#beatriceedwige ,championne https://t.co/KIi2tYHFI3ère pour toi et de toi.Félicitations à toute l’équipe. pic.twitter.com/mKkXrDHrt9
— Georges Patient (@GeorgesPatient) August 8, 2021
Aux premiers rangs des supporters de Béatrice Edwige, le COSMA handball de Saint-Laurent du Maroni, l'ancien club de la championne olympique.
« C’est une immense fierté pour l’Ouest guyanais et toute la Guyane et une chance inouïe pour la promotion du handball féminin. Personnalité au fort caractère, entraînante, positive, souriante, Béatrice s’est toujours investie pour la promotion de la discipline en particulier à Mana. Elle a encouragé et aidé des jeunes joueuses prometteuses. Comme Neamah Raymond, une des deux filles parties étudier au pôle excellence féminin de Guadeloupe à 16 ans. »
Le club saint-laurentain espère aussi que cette double médaille d’or olympique en handball chez les femmes et chez les hommes suscitera un regain d’intérêt pour la discipline. Surtout de nouvelles inscriptions après une année en berne en termes de licenciés à cause des restrictions imposées par la crise sanitaire.
« Lors de sa venue après sa médaille d’or aux championnats d’Europe en 2018, Béatrice avait rencontré les jeunes de la commune. Cela avait créé un certain enthousiasme et des vocations. Aujourd’hui, cette médaille confirme le travail des entraîneurs, des encadrants, et de la Ligue. Preuve que dans l’ouest guyanais, nous avons les moyens d’emmener nos espoirs du sport vers le plus haut niveau. »
Sans oublier la Ligue de handball de Guyane. Son président, Paul Polydor confie envisager de proposer à Béatrice Edwige d'être la marraine du Pole excellence féminine de Guyane créé il y a 2 ans. D'autant que la championne n'a pour l'instant pas prévu de venir se ressourcer en Guyane.
« Une joie, une fierté pour la Guyane et le handball, un des seuls sports collectifs féminins médaillés. Félicitations aux filles. C’était le seul titre qui leur manquait. Elles m’ont fait un peu peur au début des jeux mais je me suis dit que ce n’était pas possible de perdre avec des joueuses de qualité, de talent comme Béatrice. »
Entraîneurs et dirigeants des clubs, tous espèrent ainsi voir sortir du lot des joueuses guyanaises d'exception qui succéderont à Béatrice Edwige au sein de l'équipe de France de handball.
Sportive accomplie, Béatrice Ewige s'est essayée aussi dès son premier âge à divers sports, dont basketball et l'athlétisme avec Georges Donzenac puis Elie Saleg, actuel directeur du service des sports de Saint-Laurent.
« En tant qu’un de ses anciens coaches d’athlétisme, cela fait vraiment plaisir. Béatrice est une fille exemplaire, qui fait preuve d’abnégation pour être à ce niveau de la discipline. Elle est à l’apogée de ses performances. Déjà quand je l’entrainais, Béatrice avait des qualités remarquables : vitesse, mental et surtout « du pied », c’est-à-dire de la détente. C’est pour cela qu’elle a été orientée vers des sports collectifs comme le handball. »
L'ancien député de la 1ère circonscription de Guyane, Gabriel Serville, nouveau président de la Collectivité territoriale de Guyane, a lui aussi réagi sur le web.
Des félicitations guyanaises parvenues aussi de l'hexagone.
Félicitations à l'équipe de France pour ce titre olympique et à notre championne guyanaise Béatrice Edwige ! https://t.co/6AN6fUBUwo
— Ritchie PALTON (@RitchiePALTON) August 8, 2021
Même son école à Lyon a tenu à féliciter la championne guyanaise.
🥇Championnes Olympiques ! Félicitations à l’équipe de France féminine de #handball dont fait partie Béatrice Edwige, étudiante au sein de l'Executive Master Management Général online d’emlyon, qui remporte ce titre 👏 #Tokyo2020 @FRAHandball https://t.co/QUbagSOw9Z
— emlyon business school (@EMLYON) August 8, 2021
A la descente de l'avion en provenance de Tokyo, Béatrice Edwige est reçue par la foule de supporters. Des supporters réunis aussi au Trocadéro pour saluer les champions olympiques Français avant la grande tournée des médias.
🥇🥈🥉 La délégation française aux #JO est de retour de #Tokyo. Sur le tarmac de l'aéroport de Roissy, les champions ont entonné une Marseillaise. Reconnaitrez-vous nos sportifs ultramarins ? pic.twitter.com/MZodIVgoP9
— La1ere.fr (@la1ere) August 9, 2021
La patronne de la défense de l'équipe de France féminine de handball s'inscrit ainsi dans la lignée des grands champions du territoire : Jacobin Yoma, champion d’Europe de boxe en super-plumes en 1993, Bernard Lama, gardien remplaçant au Mondial victorieux de 1998, Katia Benth, vice-championne du monde du relais 4 fois 100 mètres en 1999, Malia Metella vice-championne olympique du 50 mètres nage libre en 2004 et 2005, Lucie Decosse médaille d’or en judo en 2012 aux JO de Londres, l’épéiste Ulrich Robeiri médaille d'or par équipe au fleuret en 2008 aux JO de Pékin.